Pom po-pom pom pom…

En manque crucial de gars, la patrouille recrute.

dimanche 9 mai 2010

30 kils





Vous devrez attendre pour connaître la fin de la Saint-George. Parce qu'arrive la période des traditionnelles marches, sous une pluie intermittente ou un soleil agaçant, où nous allons fouler le pavé vaudois pendant quelque trente kilomètres.


L'itinéraire des trente kils cette année. Ca va chier.

La journée commençait avec une palpitance rare : Jules, Duy, Pierre et Iskander étaient absents outre-rhin, ils y apprenaient l'allemand, où plutôt, glandaient en Allemagne en communicant avec leurs correspondants dans un médiocre anglais. Ne restaient plus que moi, l'inébranlable CP, Samuel, Simon et Loic. Bon.
Simon doit se faire récurer les pieds à l'acide, pour cause de verrues plantaires. Convenons-en, ça peut le gêner pour marcher.
Samuel a une super bonne excuse pour ne pas venir. D'après un SMS envoyé la veille, il avait… Mais laissons parler le SMS :
"Ma mère a oublié les (alors que je lui avais dit plusieurs fois :S )" (sic)
Bon. Sa mère a oublié les. Alors je suis compatissant, vous voyez.
Mais suite à une habile soustraction, six gars moins cinq, je me suis rendu compte qu'on n'en aurait qu'un. Loic.


Loic est visiblement super fier d'être l'unique gars Vautour.

Direction la Blécherette, départ ordonné de cette marche. Là, nous attendent les Durandaux et les Percevals (oui, on conjugue les deux troupes différemment, en effet, la notre souffre une exception grammaticale) et l'on peut voir que si les autres patrouilles de notre troupe ne se portent pas mieux (deux gars Puma, mais ils n'ont qu'un chef, deux gars Lynx) mais que
Durandal ne compte qu'un gars. En tout et pour tout. Il est toujours rassurant de voir plus démuni que soi.



Alors, après une brève collecte d'argent (dans le but, purement désintéressé, d'alléger nos poches fragiles de ces lourdes pièces) nous nous mîmes en marche, ce qui fait que le récit pourrait devenir rapidement monotone :
On a marché. On a fait des pauses des fois. Une fois, on a mangé. On est rentrés et on avait mal aux pieds.
Donc je passerai sur le côté "on passé par là, puis ici, puis je me suis planté une écharde." pour me concentrer un peu sur les photos, et pour vous présenter un peu plus globalement la troupe. Du moins la portion qui était là. Commençons par un gros morceau : les pumas.

Les Pumas développant une nouvelle technique de marche économique qui se démarque par l'absence complète de balancement des bras.

Les Pumas ont une réputation de goinfres qu'ils ne méritent pas. Ils sont peu nombreux. Ils n'ont pas de sous-CP, ils ont un autocrate qui s'est dit "tiens, si j'occupais les deux fonctions en même temps ce serait chouette, les copains". Bon, d'un autre côté, tout ce qu'il y a à administrer dans la patrouille se résume à la photo ci-dessus.
Allez, fi des rodomontades habituelles, glorifions-les un peu, de toute façon, il y a peu de chances qu'ils sachent lire, et donc, tirent de la fierté des louanges que j'écris ici. Les pumas sont un atout précieux au Gourdball. Quand Anthony aura moins peur de la balle, que Quentin aura pris cinquante kilos et que Thibault cessera de mordre ses coéquipiers dans le feu de l'action, ils deviendront de précieux atouts lorsque nous nous adonnerons au plus noble des sports. Comment ? Vous ne savez pas ce qu'est le Gourdball ? Peut-être conviendra-t-il de faire un article sur ce sport dont le manuel complet des règles tient sur une carte de visite mais, pour l'heure, continuons. Oui, les Pumas se débattent, les Pumas sont tenaces comme une tache de vomi sur de la dentelle, les Pumas sont solides comme le Roc.
Et il en manque un, en fait.
Sebastien, le sous-CP de la patrouille sur le papier. Jamais là. Toujours à une répète de quelque chose(spectacle scolaire, chorale de l'école, …) et, fidèle au poste (ou, plutôt, infidèle), il n'était pas là.
Nous avons par contre eu la chance de croiser une gravure qui lui était amoureusement dédicacée. Coïncidence ? Ca m'étonnerait.

L'élégance d'une photo tient à peu de choses. Par exemple celle-ci, apparemment un message d'amour pour Seb. Il faut savoir qu'avant qu'on y remède, dans les deux trous percés sur le coeur étaient plantés des clous auxquels pendait un foulard PVL, sur lequel était inscrit avec du sang : "En souvenir de Sébastien, dévoré par les corbeaux pour son absentéisme". Hé ouais.

Allez, fi des mots, laissons parler les photos. (Cliquez pour voir les photos en grand)

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Ce qu'il faut savoir, c'est que les Durandaux (et Epérvier, à l'occasion) appliquaient ici une technique de marche très soviétique, dirons-nous : fermer le cortège et cogner dans les jambes des retardataires, en rouspetant "Resserrez les rangs !".
J'ai plutôt mal pris ce malmenage de mes précieux tibias, aussi lorsque je me retournai pour prendre une photo de cette arrière-garde taciturne et qu'Arman me demanda ce que je photographiais, je répondis :

"J'immortalise le râleur qui nous répète tout le temps de resserrer les rangs."

Râleur était sans doute un mot trop fort.


Bon sang, le temps que j'appuie sur le déclencheur, l'animal était déjà sur moi.
(On peut voir en arrière-plan, au centre, l'unique gars Durandal et, à gauche, leur CT.)

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Là, c'est la photo qui succéda, pendant qu'il me plaquait au sol. Ouille.

Après quelques péripéties épicées par un débat sur le réchauffement climatique et une critique assassine de l'adaptation cinématographique récente de Sherlock Holmes, nous arrivâmes aux alentours d'Echallens, lieu idyllique où nous pûmes nous repaître d'une dose considérable de casse-croûte au jambon. Le porc occupe décidément une place importante dans l'alimentation d'appoint.


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Lieu idyllique, on vous l'avait dit.

C'est d'ailleurs à cette occasion qu'on put se foutre ouvertement de ma tronche quant au fait que, de toute évidence, je prenais des photos.

"Quoi ? Tu prends encore des photos ? Avec un appareil photo ? Mais t'es HAS BEEN ! Moi, j'ai mon SATELLITE qui prend des photos de moi en temps réél !"

Oui, c'est un trip qui consiste à déclarer n'importe quoi obsolète puis à affirmer que son satellite personnel remplit de toute façon cette fonction. C'est… Drôle, mais uniquement pour celui qui raconte la blague.



"Hé, tu me passes mon sac, s'teuplait, y'a mon goûter dedans ?" "Hah ! T'utilises encore un sac pour transporter ton goûter ? Mais t'es HAS BEEN, mon gars. Moi, j'ai mon SATELLITE qui me le téléporte." "Bon, ta gueule, un peu."


Alors la marche reprit sous un soleil invariablement agressif, faisant regretter le ciel morose du matin. Nous continuâmes quelques temps en paix. Mais laissons à nouveau parler les images. (Cliquez pour voir les photos en grand)

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Marcher sans remuer les bras, plus qu'un style, un art de vivre.

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Je me tiens à côté de ce champ de colza infini, d'un jaune brillant, les cheveux empêtrés dans la chemise que j'ai tordue autour de sa tête, m'essuyant le front du revers l'avant-bras.


Aargh. Jaune. Mal à la tête.


"Bon sang ce soleil nous brûle le crâne, assombrit nos pensées et change notre moral en cendres. Alex ?, dis-je en m'adressant à un lynx, à l'écart des oreilles indiscrètes.
- Oui, mon maître ?
- Il est temps pour une nouvelle cérémonie des moudjahidins anti-insolations."


Les moudjahidins anti-insolations.
(A gauche, Alex, à droite, moi, Lays.)


"- Allons-y, mon maître, je vais sacrifier Arman pour la bonne marche du rituel.
- Commence les incantations !
- Heya Haye Heya-Haye-Heya-Haye-HEYA-HAYE !…
- Nuages ! Cumulo-nimbus et cirrus, nous vous invoquons !
- …HEYA-HAYE-HEYA-HAYE-HEYA-HAYE-HEYA-HAYE !…"



Au premier abord, le soleil ne semble pas broncher.

S'ensuivit un bruit de tonnerre qui ne pouvait pas avoir d'origine naturelle. En effet, on ne voyait ni éclairs ni pluie alentours.

"IL ARRIVE !", nous exclamâmes-nous en choeur.

En effet, sur la lande couleur safran s'avançait l'ombre menaçante d'un nuage imposant qui protégeait nos nuques écorchées des humeurs de l'astre solaire.



"- Oui ! Regarde, nous avons réussi !
- Haut les coeurs, mon maître !"

Hahahaha, prends-ça, saleté de soleil de mes deux.


Bon, allez, photos :


Quelque part entre Echallens, Bercher et Sugnens. On dirait pourtant pas, comme ça, c'est fou.


À l'approche de Rueyres, nous sommes tombés sur une zone qui avait pu sembler clôturée par des panneaux indiquant une zone d'exploitation forestière. Bon, la zone AVAIT PU SEMBLER clôturée car sur le moment nous vîmes que les panneaux avaient été jetés dans les bas-côtés de la route.

"–...On fait quoi ?
–...
– Alors ?
– Bah, on a bien dû les enlever pour une bonne raison.
– Ouais.
– Ouais. Au pire on dit qu'on les a pas vus."

Les panneaux, ce truc de ringards.
(Nous on a notre SATELLITE.)




Au premier plan : Arman, fier de son bâton.
Au deuxième plan, Stucki/Corneille, le Cp Vautour, en tenue de caillera.






"Tiens, si je prenais une photo au pif ?"



Arman qui… Non, en fait, le commentaire est superflu.

Dernière anecdote : on passait vers un champ et…


"– Chef, chef ! Qu'est-ce qu'il répand le monsieur en tracteur ?
– Bah ça peut être de l'eau, tout bêtement.
– Heu... Chef, le monsieur, il a un masque à gaz.
– Oh. Bon. Les enfants, ne paniquez pas."