Pom po-pom pom pom…

En manque crucial de gars, la patrouille recrute.

lundi 13 décembre 2010

Noël de Patrouille, en bref.

Comme chacun sait, l'objet d'un Noël de Patrouille est, chez PVL, une tradition lourdement tenue au secret. Enfin, certains ne le savent pas. Quelques-uns. Et pour ne pas encourager ces rares brebis qui ne connaîtraient pas encore les arcanes de la Patrouille, nous resterons dans le vague afin que nul ne sache ce que nous aurons fait. Comprenez-nous, si tout le monde le savait, tout le monde rejoindrait la patrouille, et nous devons penser aux autres. Haha, penser aux autres. Pardon.
Bref.

*
*  *


Une ruelle sombre. Deux hommes à longs manteaux. A l'un des bouts de la nauséabonde impasse, des ordures, de l'autre côté, l'ouverture sur la rue animée et ensoleillée. Un des deux hommes porte un foulard vert liséré de gris à l'épaule. Non, il ne s'agit pas de celui des Eclaireurs de la Maison Verte, (tas d'usurpateurs !) mais bien du bon vieil étendard Perceval.

"– Vous avez la marchandise ?, dit le foulardé.
– Vous avez l'argent ?, répondit l'autre, aussi sec."

Pas de réponse. Ils restèrent face à face quelques instants, se jaugeant du regard, jusqu'à ce que chacun glisse lentement, posément, la main à sa poche, pour en extraire le contenu tout en gardant les yeux fixés sur les gestes de l'adversaire, cherchant à voir s'il ne sortait pas une arme.

"– Voilà l'argent, dis-je en brandissant un portefeuille en cuir avec tant de compartiments rétractables qu'on dirait un accordéon.
– Et voici la marchandise", dit-il en agitant d'une main une enveloppe et de l'autre un tas de petits… Bracelets ?
"– Combien ?
– Cinq cents vingt-quatre francs.
– Ca a encore augmenté !
– Tout comme vos effectifs, monsieur Vautour." (N. b. : En effet, le titre de "monsieur Vautour" est accordé aux sous-CPs, tandis que le CP porte, lui, le titre envié de "Messire Vautour".)

Il se fit à nouveau un silence.

"–Je… je ne suis pas obligé de payer ! Je pourrais m'adresser à quelqu'un d'autre !
– Ah oui ?"

Et il claqua des doigts. Ce claquement avait une intonation sinistre. Comprenez : normalement les sons n'ont pas vocation à exprimer une émotion, pourtant, le son d'un couteau sortant de son étui ou le chant d'une pince monseigneur qu'on triture sont autant d'indices de menace dans l'air. Ainsi était son claquement de doigts car, sur son signal, deux mastodontes qui se dissimulaient avec difficulté derrière un container émergèrent de l'obscurité pour se poster épaule contre épaule entre les deux murs souillés de la ruelle, bloquant la sortie, et la plongeant encore plus dans l'ombre. Ils croisèrent les bras, faisant craquer leurs costards sous la lourde mécanique qui gonflait leurs muscles contre le tissu.

"– Et à qui vous adresseriez-vous, Monsieur Vautour ? J'ai le monopole ! Oh, vous trouverez bien quelque contrefaçon à Renens ou Berne, mais, vous le savez, ce serait une entorse à la tradition. De tels manquement ne pourront que provoquer la colère de l'Esprit de la Patrouille, n'est-ce pas ? Car si vous commencez à oublier "cela" une année par mesure d'économie, que ferez vous l'année d'après ? Une bête séance piscine ? Une séance luge au Chalet-à-Gobet ? Soyons sérieux. Je vous fais pour votre Noël une offre que vous ne pouvez pas refuser."


Il tendit le bras. Tremblant, je transvasai quelques liasses de billets étonnamment lourdes dans sa main.



L'Esprit de la Patrouille Vautour dit : 


Je… Je sens un trouble dans la Caisse de Patrouille… 



"– Bien. Nous partons, dit-il après avoir recompté l'argent. Attendez un peu avant de sortir, il ne faudrait pas que l'on nous voit ensemble si vous souhaitez que votre Noël reste secret."


Ouais, c'est ça, songeai-je, les poings serrés. C'est surtout pour pas que je te suive, saleté de gâteau.
Au moment de passer à la clarté du jour, il se retourna vivement.


"– Oh, j'allais oublier. Votre monnaie."


Et il jeta une poignée de pièces dans la crasse puante qui recouvrait le sol. Je mis longtemps à retrouver lesdites pièces, à l'exception d'une de cinquante centimes dont j'ai perdu l'espoir de la retrouver.



Épervier dit : 


Comment ? Cinquante centimes ? Bon sang, où est cette ruelle ? Je sors mon détecteur de métaux !


*
*  *

J'attendais la venue de mes ouailles sous un abribus, appréciant l'absence de l'Esprit des Séances Ratées. En effet, il est impossible de rater un Noël de Patrouille. D'ailleurs, mes gars ne voulaient pas rater ça. Eux qui, habituellement alourdissent ma facture téléphonique de par leurs excuses délirantes pour ne pas venir, telles que des matchs de Volley, leurs première communion, un attentat suicide à Kaboul ou l'anniversaire du cousin de leur prof d'allemand quand ils étaient en 3ème, bref, des salades.
Soudain, Jules arriva, avec de l'avance. Je le saluai et lui demandai si… Une minute. Je me relis.

JULES EST ARRIVÉ EN AVANCE.


"GLORIA ALLELUJA ! Jules est en avance ! WAAAAAAAAAAH !"

Je téléphonai au Vatican pour leur demander d'enregistrer pareil miracle (avec Duy qui a guéri miraculeusement de la gale, sûrement grâce à sa huitième communion) mais ils m'affirmèrent qu'ils étaient surbookés et bossaient déjà sur le cas d'une circulaire sans fautes d'orthographe (!), sur quoi je m'excusai avec respect de les déranger pour si peu, et je raccrochai sans autre.


Heureusement, Pierre était là pour nous ramener à la réalité en arrivant en retard et en affirmant qu'il s'était cassé le péroné (sic). Nous l'attendions avec inquiétude, nous demandant comment il affronterai les épreuves de la journée devant pareil handicap, et nous imaginant déjà comment il arriverait, titubant sur deux béquilles, mais il n'en fut rien, il arriva sur ses deux jambes et de son pas penaud de qui n'est pas concerné par les mêmes fuseaux horaires absurdes que le reste de l'humanité.


"– T'es pas sensé t'être fracturé le péroné ?
– Bah ouais regarde, j'ai trop mal."


Et en disant cela il tendit son bras gauche. Son BRAS gauche. Et sans plâtre.




"– Docteur Pierre, nous devons opérer ce patient du péroné, c'est bien cela ?
– En effet, infirmière.
– Mais pourtant vous lui ouvrez le bras !
– Je vous emmerde ! J'ai fait dix ans d'études de plus que vous, et vous serez toujours sous-payée par rapport à moi, vous ferez moins la fière quand j'aura mon chalet à Verbier, donc vous la fermez ! Je sais TRES BIEN ce que je fais ! On lui opère le  PÉRONÉ ! POINT !"


Dans l'antiquité grecque, le terme περόνη (phon. "peroné") désignait effectivement le radius, mais plus récemment il désigna l'os fin qui côtoie le tibia, avant que ne lui fût donné le nom officiel de Fibula, encore de mise de nos jours. Seulement les footballeurs ayant l'esprit lent, ils parleront encore de fracture du péroné dans cinq cents ans. Donc Pierre, reprends espoir,  tu n'es pas nul en anatomie, tu as juste deux mille ans de retard niveau vocabulaire. Mais pour le badge secourisme c'est pas encore ça.









Aristote dit : 
Mais il m'a pourtant l'air bien renseigné ! Aussi sûrement que le cerveau sert à réguler la température du corps, que le coeur est le siège des émotions, que la moelle épinière produit le sperme et que la femme a deux utérus, le péroné est dans le bras !


Bref. Deux mille ans d'erreurs médicales venaient de nous fulgurer dans les yeux, quand on prit le train (Ach, flûte, je vous ai dit qu'on avait pris le train, ça vous donne trop d'indices ! Ah, que je suis maladroit !) et qu'on put déguster notre goûter. Personnellement je m'étais confectionné un sandwich à base de généreuses doses de moutarde et de corned beef, le genre de trucs qui te rend aveugle à la troisième bouchée, quand ils ne te refilent pas la vache folle.

Puis on est arrivé à destination. Un lieu magique où coulent des rivières de lait, de miel ou de Rockstar.

La rivière de rockstar, avec Greenpeace, toujours à voir le mal partout.

Ici les nuages sont de barbapapa et on passe le temps en faisant la farandole avec nos amis les animaux sous un grand arc-en-ciel. On peut bousculer ses camarades dans le fleuve de miel, où ils se noieront sans doute, englués dans le liquide visqueux et sucré. Ou alors on peut uriner dans le fleuve de lait et regarder la tache jaune filer le long de la rivière, en faisant cailler le lait autour. Ou on peut plonger dans la rivière de Rockstar et dire adieu à un rythme cardiaque normal, etc. En plus comme les rivières sont en pente, on peut faire du ski nautique, et tout.

Seulement, une part de ce paradis, de ce monde magique qui remise Narnia au rang de destination du club med (Narnia, le monde chrétien à mourir), est réservée aux plus de seize ans. S'agirait-il d'un fleuve d'une boisson fermentée, me direz-vous ? Non pas. Il s'agit simplement de thermes où, semble-t-il, des naïades dénudées ou de gras apollons pouvaient choquer la sensibilité des plus jeunes. Seulement, grâce au fait que mes gars font très agés (toussotement gras) et à un deal dans une ruelle sombre, les cerbères nous laissèrent passer.
Ce fut chouette.

*
*  *

Ensuite, retour à Lausanne où nous dormîmes dans un bunker  une cantine scolaire éclairée par la lumière romantique et chaleureuse des néons. Trop de lumière, malheureusement, elles s'allumaient par des détecteurs de mouvement, aussi, avec Jules l'Hyperactif dans la pièce, elles ne s'éteignaient pas. Après une soirée riche en gluten, en vitamines et, vu le niveau des blagues, en monoxyde de carbone, nous tentâmes d'aller au lit, mais malgré les menaces, les cris et les vols planés de chaussures dans ta face (Jules, tu peux pas te taire deux secondes ?) rien n'y fit, et nous eûmes à attendre l'idée géniale de Jules :

"On a qu'à scotcher un truc devant."

Sur quoi il se mit dynamiquement à rester couché sans rien faire. Bon, j'ai compris, c'est à moi de voler le rouleau de scotch rester médical de Pierre (pour son péroné, vous comprenez) et de prendre des lambeaux de 20 minutes (berk, en temps normal, je touche pas à ce genre de trucs) pour occulter l'oeil du diable qui rallumait la lumière à la moindre de nos palpitations. Enfin, nous pûmes dormir, et le lendemain, effrayés d'avoir passé 24h heures entières en si mauvaises compagnie, chacun se dépêcha de s'enfuir.

jeudi 9 décembre 2010

PERCEVAL !


Un fan-art à pour notre modèle à tous, le sieur Perceval, qui, comme chacun sait, n'est pas du tout l'épée pourrie d'un joueur de cor français qui meurt comme une grosse bouse, ça rime, mais ça n'a rien à voir.

Nouvelle Bannière pour le blog !

Te'tcheu, comme elle claque cette bannière. Pas comme le néoimpressonisme moche, style finlandais, de la bannière DRL. Voir ci-dessous.




Berk.

Un commentaire est-il réellement utile ?

 Voilà ce qui va arriver à vos yeux si vous regardez
la bannière du blog Guepard trop longtemps.

lundi 6 décembre 2010

Blog Vautour, refusez les imitations.

T'as pas l'air con en tout cas. Saviez-vous que le nom latin de ce machin, c'était Acinonyx jubatus ?
Pas étonnant qu'il court, il doit se faire tabasser à chaque récré dans la savane, avec un nom pareil.


Chers lecteurs, je vous réclame toute votre attention.
Il se peut que vous ayez remarqué qu'actuellement sur la toile, un blog autre que le mien faisait état de quelques pensées mixées d'humour désopilant et sophistiqué, tout en n'égalant pas le haut verbe qui fait notre réputation jusqu'aux deux coins du Léman.
En effet, c'est drôle, puissamment ironique, d'un style agréable, l'adresse se termine par .blogspot.com, on y trouve des boîtes de dialogue comme celles que j'aime à insérer, mais ce n'est pas le blog Vautour. C'est…


Oui, étant donné que le site de la Brigade est moribond, que le blog Puma est mort, que Husky a perdu le mot de passe du forum Lynx, je me permets de faire de la pub à ce noble confrère qui tentera vainement d'égaler la prestance de ces lieux. (Et je le mets en lien dans la colonne de droite -> )

Espérons que cela dure, et perdure.
Mais espérons également que jamais, au grand jamais, nos lignes online ne supplanteront l'odeur sépulcrale de papier d'une Cloque qu'on déplie pour la première fois, ainsi qu'un antique parchemin.

Bonne (autre) lecture.