Pom po-pom pom pom…

En manque crucial de gars, la patrouille recrute.

mercredi 29 septembre 2010

Course d'Orientation

Bah c'est la patrouille Vautour qui a gagné, normal.

Comment ? Pourquoi je n'étais pas dans l'équipe finale ? Oh, je sabotais une équipe de louveteaux afin de briser leurs rêves de casquettes pourpres.

mardi 21 septembre 2010

GONDWANA 2010 ! (Version finale !)


…La terre originelle de toutes les légendes…















"Je suis devenu le frère des dragons, et le compagnon des hiboux"
– Job (30:29)

Ce matin, c'est frétillant d'une impatience difficilement contenue que nous sommes donc partis pour GONDWANA ! le supercontinent de toutes les légendes ! Après un rapide voyage en chariot de fer complètement bordélique, nous pûmes enfiler nos oripeaux. Et une fois catapultés en plein milieu d'un champ avec nos bagages, rejoindre la seigneurie Gondwana.


La patrouille Vautour faisait partie des Viking, donc les Vikings allaient gagner. CQFD. Non, mais je vous dis ça pour que vous compreniez bien à quel type d'objectivité vous avez à faire.


Sur la lande énorme et piétinée par cinq cents scouts déposés par les CFF, attendaient en rangs espacés les seigneurs respectifs des six peuples, bannière au vent. Parlons-en un peu, des peuples.


Les Mayas

Cri : "Maya ? MAYA !"

Venus du fond du Nouveau-Monde, exhumés pour l'occasion, les Mayas, fier peuple de guerriers qui avaient toutefois une conception assez spéciale de la guerre, comme tout le continent américain avant l'arrivée de l'homme blanc et de ses fusils

"qui-tuent-les-gens-à-distance-en-faisant-un-bruit-de-tonnerre", sont là pour vous arracher le coeur et le bouffer avec des rillettes. Ils constituaient simplement des prisonniers, puis les sacrifiaient sur leurs fameuses pyramides à degrés d'où coulait le sang avec des bruits de cascade. Pourquoi, me direz-vous ? Ben, pour que le soleil continue à se lever, pardi.


Par un concours de circonstance assez ironique, les flots de sang déversés au pied de ces autels ont rendu le sol fertile. Aussi, une fois qu'ils furent désertés, la végétation se multiplia sans contrainte et, bientôt, ces fameux temples mayas furent perdus au milieu d'une jungle aussi épaisse qu'inconnue.

A mon avis, c'est les Mayas qui ont le logo le plus original et adapté, la bannière la plus sobre et classe. Bref, je regrette de ne pas m'être fait un t-shirt maya avant de partir.








Les Maasaïs

Cri : "Maasaï ? Aou ! Aou ! Aou !"







Tiens, il semblerait qu'on ait un fan de koh-lanta dans l'équipe organisationnelle.


Les Maasaïs sont un peuple de fiers guerriers de deux mètres de haut, à la peau d'ébène, qui peuvent courir cinquante kilomètres de savane, un buffle sur chaque épaule, sans plus de conséquences qu'un peu de transpiration. Transpiration qui irait d'ailleurs mouiller un tantinet leur pagne de grosses lopettes.


En vertu des quotas continentaux les Maasaïs ont été choisis pour représenter l'Afrique en vertu de leur potentiel folklorique et parce que, comme tout peuple tribal un tantinet guerrier, les automutilations sous forme de piercings de deux kilogs chacun, de lacérations au fer rouge ou autres sont monnaie courante.


L'emblème Maasaï me fait réitérer mon hypothèse d'un fan de Koh-Lanta : un bel exemple d'ethnicité à bas prix avec un bouclier et deux lances croisées. Croiser deux objets, principalement des armes ou des outils est un bon moyen pour créer un logo convaincant à peu de frais : l'emblème Maasaï, l'emblème Viking (dont nous parlerons plus bas) le logo du bastion des Kobolds et même le badge "Constructions" de la Brigade de Montbenon.











Les Mings

Cri : "Hong ? Wu !"




Aaaaah, les inconscients, ils piétinent du trèfle !


Dans cette débauche de sauvages (Vikings), de tribus ancestrales (Maasaïs), de barbares(Huns), d'envahisseurs expansionnistes religieusement orientés(Sarrasins) et de peuples exterminés depuis longtemps par la fougue de la colonisation et de la poudre à canon(Mayas), n'y a-t-il personne pour faire montre d'un peu de civilisations ?


"SI !" cria Hongwu, premier empereur de la dynastie Ming. "Nous, chinois, nous connaissons la poudre et nombre de techniques de tortures ! Deux choses qui nous permettent de bien nous ouvrir à nous voisins, genre en les envahissant et en les bombardant avec des missiles enflammés, alors que les autres peuples se battent avec des arcs et des flèches !"


En effet, rappelons que le titre exact de l'empereur de chine, c'est "Roi du Monde", étant donné qu'à part le japon à l'est (auquel on a tout appris), l'inde au sud (des hippies va-nu-pieds) les Mongols au nord (des barbares sans la moindre once de savoir) et les européens à l'ouest (n'en parlons même pas), il possédait la totalité du monde qu'ils jugeaient civilisé.

Leur bannière faisait honneur aux stéréotypes qu'on retrouve dans nombre de films d'arts martiaux : "chinois = dragon rouge tortillant + pictogrammes calligraphiés".







Leur notion de la civilisation semblait se transformer en civilité sur le champ de bataille, ce qui fut grandement apprécié. Je suppose que si on avait été niais au point de décerner un prix du fair-play, les Mings l'auraient remportés. D'autre part, un espion armé d'un appareil photo nous rapporta qu'ils allaient jusqu'à classer systématiquement leurs énigmes dans un grand classeur, ce qui explique peut-être la demi-heure d'avance qu'ils avaient parfois sur tout le monde.







Les Huns

Cri : "Tuez ! Pillez ! Brûlez ! ATTILA !"


"PIN-PIN-PIN-PIIIIIIIIIIIIIN !!!"

Un cor de chasse sonne au loin, suivi de cris.

"BOUM-BOUM-BOUM-BOUM-BOUM…"

Un bruit de pas rythmés par un tambour de guerre fait trembler les feuilles dans un rayon de cent mètres.

"TUEZ ! PILLEZ ! BRÛLEZ !", hurla Attila, le Roi des Huns.

"ATTILA !", répondirent ses soldats.


Oui, les Huns étaient, à mon sens, les plus classes des seigneurs en matière de costumes, bannière et campement. Le cor de chasse et les tambours ajoutaient un accent épique à leur arrivée, du moins plus épique que la vuvuzela viking, par exemple. Leur campement était awesome aussi, grosse mention pour la yourte des Seigneurs.



Leur bannière claquait avec une brutalité similaire.



Bref, niveau design, les Huns l'emportent haut la main, selon moi. Dommage que leur gars n'aient pas suivi avec le même enthousiasme et se soient souvent contenté du tabard de base. D'un autre côté, cela imposait le respect et les distinguait facilement de leurs troupes.








Les Sarrasins

Cri : "Min ? Sal-Ah Din !"


Venus du moyen-orient, pour pacifier le troupeau d'infidèles que nous étions, les Sarrasins (parce que dire "les arabes", c'était trop polémique et pas assez folklorique, en plus ça aurait filé des voix à l'UDC, alors évitons) ils ont été les plus avantagés sur le plan furtif du costume. En effet, en bleu ou rouge, on passe difficilement inaperçu sur fond de forêt. Et ne parlons pas des Mayas ou des Mings (respectivement jaunes et blancs) qui brillaient comme des soleils, même dans les ténèbres les plus étanches.



Parlons un peu de leur logo. Il m'a taquiné. Non pas qu'une calligraphie soit de mauvais goût pour représenter ce peuple

, mais disons qu'ils auraient pu chercher plus loin. Tapons voir "calligraphie arabe" dans Google Images et regardons le premier résultat.


Toute ressemblance avec le drapeau sarrasin (à droite) n'est que pure coïncidence.

Après, ce n'est pas complètement hors contexte, il est écrit "terre", (dédicace pour les quelques sarrasins qui voudraient savoir quel mot ils ont porté sur leur tabard pendant trois jours.)


Autre chose : je n'ai pas compris pourquoi on prononçait le nom du Roi des Sarrasins "Saladine". Soit on le prononce à la française, c'est-à-dire "Saladin". Soit à l'arabe, donc "SalaH Ad-Dine" avec un gros H. Le mix des deux me taquine également.


Dans mon classement interne des meilleurs costumes les sarrasins sont donc bons deuxièmes.






Les Vikings

Cri : "Vikings ? OUAraHRaHAAGGH !!!!"




Un sous-CP Vautour avec un casque de troufion allemand de 1914 s'est caché dans cette image, sauras-tu le trouver ?



Ah, un gros morceau. Le seul peuple qui ait rescapé d'Avalon. Non, mais, sans dec', imaginez que ce soit les elfes qui soient sortis vainqueurs du dernier, de quoi ils auraient l'air au milieu de peuples qui existent vraiment ? Non, notre victoire précédente a façonné Gondwana de l'intérieur.


Le logo viking me fait hurler de rage et me retourner les ongles rien qu'à le regarder. Les vikings ne sont, au regard de l'histoire, majoritairement PAS chrétiens. Au IXe siècle, Harald Dent-Bleue se convertit après s'être fait rétamer la gueule par le Saint-Empire. Personne ne suit. Les évangélisations forcées de Saint-Olaf en Scandinavie sont suffisamment éloquentes pour ne pas les commenter. Bref, peu de vikings sont chrétiens de bonne foi, exceptés ceux qui voulaient commercer sur le continent et qui devaient faire montre de chrétienté pour vendre.

En outre, Odin et Jésus étaient fréquemment confondus et superposés en raison de leurs resurrections respectives.


Bref, on ne va pas débattre, prenons alors un exemple plus simple : les Romains persécutent les chrétiens dès le début (ils ont genre crucifié Jésus) jusqu'en 313, date à laquelle ils se convertissent au christianisme. L'empire s'effondrant en 456, ça fait grosso modo deux fois plus de persécutions que de christianisme. Mettrait-on une croix sur le drapeau romain, si on devait en trouver un ? Non, clairement non.


Pourquoi alors cette croix celtique grosse comme une blague de Bigard sur notre étendard ? Buafh.


Bref, comme on s'en fout de l'histoire des religions comparée, glorifions-nous un peu. Il est vrai que notre Haka n'es pas spécialement original, mais il a le mérite de péter sec. On a des casques à cornes, on a remonté trente mille kilomètres de rivières dans de barques de merde en bouffant du poisson séché, alors on a les nerfs et on ressort le Haka tout le temps pour se décharger sur vous, étonnez-vous pas. C'est le spirit Viking.



Après le montage des tentes (où nous nous sommes rendus compte qu'on avait deux fois trop de piquets et pas de sardines pour la tente Vautour) et un dernier regard dépité vers le monstre de toile que nous avions bâti, l'on s'est rendu à la cérémonie d'ouverture de Gondwana.



"– Alors, la cérémonie d'ouverture c'est par-là. Par contre, va falloir m'expliquer qui c'est le gland qui ricane derrière vous avec un casque des tranchées sur la tête."

"– Oh, cherche pas. Il est de Montbenon."

"– Ah, ok."





"Hé, regardez ! Y'a un bobet avec un casque hors-sujet."



Chaque peuple devait se montrer en spectacle, pour qu'on puisse rire de lui.

Alors, nous, on s'est pas foulés. On a fait un Haka. C'est la seule forme de politesse que nous connaissions, c'est discret, passe-partout et toujours élégant. Je vous passe les détails des autres peuples mais, en gros : Saladin s'est présenté sur un tapis volant, Hongwu a pas arrêté de se la péter genre "j'ai inventé la poudre", les Huns ont débarqué avec force musique, les mayas ont sacrifié un ourson et les Maasaïs ont fait une danse. Oui, une danse. Haha.


Mais c'est là qu'on a eu la présentation des familles originelles, les rôdeurs. Ce sont des créatures de légende qui nous seront hostiles tant que nous n'auront pas trouvé la clé de leurs bastions, que nous pourrons conquérir une fois ladite clé trouvée pour gagner. Ouais, super psychologie. Imaginons que vous soyez du genre à tabasser tous ceux que vous voyez (c'est l'esprit des rôdeurs). Je suis sûr que si un mec se pointait avec la clé de chez vous, plutôt que de lui casser la tronche, vous le laisseriez entrer, se servir dans le frigo et s'allonger dans votre canapé. Très logique.


Familles originelles : les Liches :



Elles portent des capes noires, du maquillage noir et blanc à la Kiss, et viennent te susurrer du Black Metal dans l'oreille, la nuit venue. Issues de l'union contre-nature de Marilyn Manson avec un rideau de douche, les liches sont l'âme damnée de Gondwana et souhaitent la destruction imminente de toute forme de chaleur et couleur. Les participants étant majoritairement vêtus de teintes bariolées, seuls les Huns, avec leur brun sombre et les Ming avec leur blanc sobre échapperont à leur courroux.


Les Ogres :



Les ogres, tout en finesse.


Ils ont marché à travers deux dimensions pour venir ici, ils ont la dalle et devinez quoi ? Ils ne sont pas végétariens. Ravis de l'idée qu'on puisse les laisser dévorer de jeunes enfants, ils seront fidèle à leur devoir de nous pourchasser en se pourléchant les babines.


Les Kobolds :



C'est un peu l'ornithorynque du règne magique, ils ont réussi à cumuler tous les défauts des différentes espèces sans en disparaître : la cupidité humaine, les oreilles monstrueuses des elfes, l'odeur des ogres, la taille des Hobbits, le goût vestimentaire des Minotaures ainsi que le museau du raton-laveur. Oui, on se demande toujours, ce que le raton-laveur venait faire ici.


Facile à corrompre par quelque pépite, ils seront un atout précieux...



Les Amazones :



On voit tout de suite qui a préparé son arc à l'avance et qui a bricolé une merdouille avec deux branches et de la ficelle.


Elles remportent la palme du costume le plus standardisé. On ne parle plus ici de costume mais d'uniforme. D'autre part, nos envoyés spéciaux affirment qu'aucune d'elle ne s'est amputée d'un sein. Il faut admettre que pour certaine il n'y avait pas assez de viande pour trancher.


Les Minotaures :


Issus de l'union brutale de Zeus, sous forme d'un taureau bien membré, et d'Europe (à croire que tous les bestiaux invoqués émanent de quelque fornication malsaine) ces humains/bovins se feront une joie de vous empaler sur le front, de vous trimballer en guise de bandana jusqu'à ce que vous soyez sec, puis de vous mâcher lentement avant de vous digérer successivement dans leurs quatre estomacs.


(Note : le lobby tout-puissant des fans de mythologie grecque m'oblige à vous mentionner que le Minotaure est originellement le fils d'un taureau appartenant à Poséïdon, que Minos refusa de sacrifier, et de la femme de ce dernier, Pasiphae. Quels rabat-joies.)


Les Gorgones :



Euh, que dire ?… Elles ont des serpents en plastique dans les cheveux et se dandinent en faisant "ssssssSssSsSssSsSSsssS !". Pas étonnant qu'elles se soient fait prendre le bastion en premier.


Se présentèrent ensuite les villageois (forgeron, boulanger, etc.) et les académiciens.



Les villageois…


…Et les académiciens. Oui, ils sont tout de suite moins déconneurs.


Les académiciens sont les gardiens des règles de Gondwana. Je ne sais pas pourquoi ils sont fringués en templiers mais il doit y avoir une histoire de francs-maçons là-dessous. Par ailleurs, ils ont du mal à compter une équipe et parfois à connaître les règles du jeu, mais ce n'est pas trop pénalisant par rapport à leur rôle.



Puis, soudain, Mais MES DIEUX QU'EST-CE DONC QUE CE TUMULTE ?

Les sept dragons fendaient la foule de leur magie pour s'avancer sur la scène.

(oui, en fait, ils sont arrivés avant le début des présentations mais je trouve que c'est plus classe comme ça alors j'arrange le récit)



"Peuples de Gondwana ! Sous cette forme humaine, je suis lourdement affaibli. Je n'ai point l'habitude de m'exprimer dans vos balbutiements de macaque que vous osez prendre pour du langage, c'est pourquoi je vais abréger : il est temps de vous entretuer !" rugit le dragon d'Or.


Une caisse scellée par quelque magie fut remise à chaque peuple avec la consigne de l'amener jusque dans leur camp sous la bonne garde d'un académicien. Et ce fut le début des hostilités...



Première phase de jeu :

Samedi 14h30 - 18h30.



Au début du jeu, on effectua une répartition des armes et de l'argent(des perles) dans les différentes factions. Le système de combat sortait un peu de l'ordinaire. En effet, chaque arme possédait quatre caractéristiques (Brutalité, rapidité, destin et prestige). Chaque combat se déroulait selon le modus operandi suivant :



a) L'agresseur touche sa victime. Celle-ci choisit une des quatre caractéristiques. Exemple : imaginons qu'elle prenne prestige. La victime choisit ensuite une carte, qu'elle cache pour l'instant. (imaginons qu'elle ait 25 de prestige)

b) L'agresseur fait de même en tentant de trouver une carte au prestige le plus élevé possible. (mettons 28 de prestige)

c) Chacun cache une somme d'argent dans sa main. La victime en prendra ici 10 et l'agresseur 5.

d) En même temps, ils montrent à la fois la quantité d'argent et la carte. La force d'attaque du joueur est égale au prestige de sa carte plus la quantité d'argent dissimulée. Ici 25 + 10 = 35 pour la victime et 28 + 5 = 33 pour l'agresseur. La victime l'emporte donc.

e) Le vainqueur prend la carte du vaincu. Ensuite(point important !) ils échangent l'argent qu'ils avaient dans les mains. Donc si vous aviez mis 232 perles(vous avez une main sacrément balèze), ça vous fera sûrement gagner le combat mais vous aurez enrichi un ennemi.



Une fois lâchés dans la foret sans carte ni boussole, nous n'eûmes pas le moindre astrolabe pour nous repérer dans ces miasmes végétaux qui semblaient dévorer les sentier et recouvrir nos traces afin de nous égarer. Je courais sur un sentier avec mes gars, en quête d'un bastion à conquérir.


"– Hé regardez, y'a des carrés militaires par là-bas !

– Bah, c'est p't'être ça. Attends je vais voir.

– Oh merde des seigneurs Huns.

– Bah pas étonnant on est à dix mètres de leur camp.

– Ils chargent !"


Dans la confusion qui suivait, je me ruais à l'abri des buissons qui bordaient le sentier. Tandis que je regardais tout le monde s'enfuir le long sentier comme une vache regarde un train passer, je reculais lentement vers l'amas de carrés qu'on prenait pour un bastion. Ah. Ok.


Bah oui, forcément, si on est à dix mètres du camp Hun.

C'est leurs chiottes.


*

* *


Je cours à perdre haleine. C'est pas permis, ce monde. On se croirait dans un livre dont vous êtes le héros. J'ai pas fait dix mètres, qu'à gauche la route est barrée par les liches. Obligé de prendre à droite, je continue ma course jusqu'à ce qu'elle soit gênée par la présence de seigneurs sarrasins (dont Épervier). Bon, on trace à travers champ, sur la gauche. Ou plutôt à travers ronces. Aïe. On tente de gravir la colline quand soudain des seigneurs Ming surgissent devant nous et dévalent dans notre direction.

Les quelques vikings que nous étions courions en diagonale, perdant chaussures, gourdes, casques et autres ustensiles, tentant de nous éloigner tantôt des Ming, tantôt des Sarrasins.


Cette première poursuite s'acheva sous la bonne garde des ogres, qui veillaient bien à ce qu'on roule le long des pentes garnies d'un bon mètre d'orties et de ronces qu'on croirait munies de dents.


Arriver dans une zone neutre, la Taverne/Académie, est d'un réconfort sans pareil. On peut alors dépenser inutilement son argent à la taverne, monter de niveau en échange de cartes ennemies, et voir l'évolution de la prise des bastions.




Scéne typique de prise de bastion. Lieu : Gorgones. Maya contre Sarrasin. Vu les foulards, je pense que c'est les mayas qui ont gagné. (Montbenon, Quatre-Vents et la Croisée reprezent !)




Pour prendre les bastions il faut vaincre en combat de foulard l'équipe qui le défend. Les modalités du combat ont changé à une telle vitesse qu'il me serait difficile de vous décrire toutes les variantes qu'on a dû expérimenter. En voici quelques unes :


– Deux défenseurs contre un attaquant puis un de chaque équipe rentre à chaque Top !

– Idem mais avec quatre contre trois au début, puis trois contre deux, puis l'inverse, puis le contraire, puis la variante du début.

– Bon, allez, tous les défenseurs contre un attaquant, qui a un bras attaché et les yeux bandés, en Royal Rumble et si vous sortez quelqu'un des limites, il est éliminé.

– Non, en fait c'était une idée à la con, oubliez.


Bref, c'était chaotique, mais souvent trop à l'avantage des défenseurs.


Quand vint la trêve, tout le monde dut regagner son camp, sous peine de sanctions. Les académiciens veillaient au grain, et c'était vingt points de pénalité pour les retardataires. Étant donné que les Maasaïs empêchaient nos joueurs de sortir de l'Académie, ils arrivèrent en retard et nous commençâmes la deuxième phase de jeu avec un nombre de points négatifs. Pas très fructueuse, comme partie.


Les attaques sur le bastions Sarrasin des Gorgones ont toutes échoué, les énigmes avancent moyennement, on a pas encore de niveau 3 dans nos rangs.


En outre on a pu voir le classement des peuples, au Village.


Comme vous pouvez le voir, non seulement l'idée à été à moitié pompée sur Harry Potter, mais en plus les Serpentard les Sarrasins sont en tête et nous, derniers des derniers. Même les Maasaïs qui passent leur temps à vider les fûts de la taverne nous dépassent d'une bonne tête.







Deuxième phase de jeu.

Samedi 20h30 - 23h


Le ventre plein d'un repas délicieusement confectionné par nos seigneurs (hé, nan, sans dec', c'était super bon. Par contre, vous avez fait mentir le 24heures qui dit que les participants ont fait "ce à quoi ils sont habitués: camper dans les bois, cuire ses repas au feu de bois" en ayant une plaque à gaz ) nous nous sommes réunis pour attaquer le bastion des Kobolds et le tenir quasiment toute la soirée.

Petit à petit on avait dépeuplé la place forte, afin que certains aillent résoudre quelques énigmes. Les Hakas devenaient donc de plus en plus bruyants, afin de simuler le nombre qu'on perdait à chaque fois, suivant en cela l'exemple du roi Leonidas qui avait demandé à chacun de ses spartiates d'allumer quatre feux, alors qu'en temps normal, c'était un feu pour dix hommes. Il s'agit de faire croire aux espions à une supériorité numérique.


La nuit fut donc des plus bruyantes car en pareil cas on ne peut combattre l'extrême préoccupation que par l'extrême insouciance.

Ahlala… Alexandre Dumas, les Trois Mousquetaires… On peut se payer ma tronche autant qu'on veut quant au fait que je lisais un bouquin, mais c'était vachement en contexte.


Puis les Sarrasins débarquèrent. Ils n'étaient que quatre. Il fallut rejouer la partie deux ou trois fois, à cause d'interprétation différentes de l'arbitrage, probablement dues au mauvais éclairage, mais il était difficile de contester la supériorité sarrasine : ils gagnèrent et nous rentrâmes, dépités.

On ignorait si, après la prise du bastion, les Rochellois l'avaient évacué ou s'ils y avaient laissé garnison, il fallait donc examiner le lieu d'assez près pour vérifier la chose.

Je lisais ce passage juste avant qu'ils ne nous prissent le bastion. Et je n'ai pas trouvé ça super drôle sur le moment, allez savoir pourquoi.


*

* *


Un passage à la Cité finit de nous désespérer : notre fiole ne s'était quasiment pas remplie, malgré le bastion tenu pendant deux heures trente. Malgré nos supplications les sommant de refaire le compte, les académiciens affirmaient que le classement était juste, quoique pas proportionnel : nous étions derniers, mais pas de beaucoup.


Malgré l'architecture quadridimmensionnelle de la tente Vautour, on a bien dormi excepté Iskander, accusé par Loic d'être "fat comme un loukoum, à force d'en manger" et Pierre qui nous a saoulé avec son MP3 interne branché sur MTV.








Troisième phase de jeu.

Dimanche 8h30 - 11h30


Après un réveil musclé à la vuvuzela, où nous ne pûmes qu'imaginer les souffrances de nos compatriotes Huns qui devaient sans doute subir les tambours supplémentaires à leur cor de chasse, et un petit déjeuner, je fus désigné pour escorter Knut, seigneur Viking de son état. Knut est torse nu. Knut a un kilt. Knut ne se déplace qu'en courant, bref, Knut est un barbare. A force de trottiner derrière lui, j'usais les dernières résistances de mes muscles.


On courait pour la quête du Médaillon de Quetzal qui mentionne un "repaire des dragons" accessible de 21h à 10h, "quand ils dorment". Frétillant d'impatience nous nous rendions au lieu-dit en consultant les parchemins qui complétaient les coordonnées. Il était dit qu'il fallait "mettre sa main dans la gueule des dragons" et que cela "allumerait leurs yeux" et que le médaillon nous serait indiqué par "l'enchantement de l'oeil rouge perçant". Que de mystère, je frétille comme une pucelle la veille de la boum de fin de camp de ski.


Donc si on courait, c'était justement pour arriver là-bas avant 10h, de peur que les dragons, une fois réveillé ne se courroucent à notre endroit. Une fois arrivés, on aperçut dans les futaies un carré militaire. En effet, la teinte camouflage de ces carrés nous est si familière qu'en fait de dissimulation il s'agirait plutôt de souligner au stabilo fluorescent ce qu'ils comptaient cacher.

En dessous, une large boite en bois avec quatre dragons dessinés, un trou accolé sur chaque dragon. Étant donné le caractère familial de Gondwana cet orifice se trouvait être la gueule des dragons.


Lorsqu'on y eut enfilé une main dans l'ordre décrit par les parchemins magiques. Nous attendîmes, quand un bruit se fit entendre du haut de l'arbre.


"Djiiijiii !..."


Il s'agissait d'un laser qui pointait vers le sol en y laissant un joli point rouge.


"L'oeil rouge perçant", me dis-je, pensif. "Sangdieu, c'est abusé. Entre les cellules photovoltaïque qui détectent le mouvement, le fait que ça s'éteigne entre 10h et 21h et la programmation du laser, ils ont tous un doctorat en robotique, les dragons, ou bien ?"

(Oui, je dis "sangdieu", c'est à force de lire les Trois Mousquetaires.)


Puisque le laser ne semblait pas indiquer toujours les mêmes positions selon le code entré, qu'on était pas sûr du code et que, étant donné ces variations Knut commençait à échafauder des théories avec des triangulations et des azimuts et qu'il était passé 10h, et donc que le laser ne marchait plus, on a juste dissimulé la boite derrière un énorme tas de branches afin que les autres peuples ne la trouvent pas et on est reparti vers la Cité.


A l'entrée du village nous attendaient une troupe de Huns et une de leurs Seigneures. Elle défia Knut. Son champion et moi devions donc nous battre en combat de foulard singulier. Après mon évidente victoire et une tentative de négociation baclée, nous prîmes l'habeas corpus de ladite Seigneure Hun et l'emmenèrent dans notre camp, après une escale à la Cité. Toujours derniers, au classement des peuples.


Mais là, on put entendre, de ceux qui avaient vu la carte, qu'on avait enfin pris un bastion !



Carte du monde à l'Académie. En haut à gauche, le bastion Viking.


En effet, mis à jour grâce au performant système de télécommunications magiques des académiciens, nos scores transparaissaient ainsi à la face du monde et les retournement politiques les plus lointains s'imprimaient dans les esprits des passants : "t'as vu cette attaque aux Kobolds ?", "C'est quoi ce bordel, y'a cinq minutes on avait trois bastions ?!" ou "Quoi ? Trois objets déjà ?"


Il faut savoir que les objets qu'on pouvait trouver devaient être placés dans les bastions. De par leur aura magique, le nombre de points conféré par un bastion augmentait exponentiellement en fonction du nombre d'objets qu'il hébergeait. Aussi ce fut une joie sans nom de savoir que le notre en avait deux !




Le calcul des points n'est pas toujours chose aisée.




Rentré au camp avec une prisonnière Hun, nous vîmes que nous avions également un hôte de marque : Attila !




Tuez, pillez, brûlez, hein ? Haha.



Cela nous faisait en tout trois seigneurs Huns que nous finîmes par relâcher, puisque étant probablement dans les deux derniers, il ne servait à rien de nous entre-déchirer. Par un accord tacite, nous leurs laissions le bastion des Minotaures s'ils nous cédaient celui des kobolds. On était temporairement unis par la haine de l'ennemi sarrasin. En effet, les Sarrasins, couverts de cet opprobre qui caractérise les vainqueurs faciles, caracolaient en tête de façon aussi prudente qu'un mec avec une cible peinte en rouge sur le torse dans la bande de Gaza. Ils sont trop fort au combat de foulard, trop hard, trop gagnants, bref. A la prochaine phase de jeu, ils vont voir.


On peut sans peine s'allier avec les Huns et les Mayas vu qu'ils sont à la ramasse. La taille moyenne des Mings environne un mètre cinquante et nous pousse à l'indulgence, quant aux Maasaïs… Ils sont toujours à la taverne.

Un Maasaï allumant un cierge en l'honneur de quelque divinité, afin de faire remonter leur jauge de points. C'est bien là l'étendue de toutes leurs capacités. En effet, s'ils ne sont pas doués pour remplir ce récipient de verre, ils s'en sortent très bien pour vider ceux en plastique de la taverne.



Puis, ce fut l'heure du repas et des mises en commun. Mais juste avant, on a appris qu'on avait un nombre de points négatifs parce que des andouilles éclais un peu distraits avaient réussi à se faire prendre sans carte, et donc étaient mortes. A vingt points par personne, ça faisait huitante points ! Plus que ce que nous avions gagné lors de la soirée précédente !


(NOTE : Retenez bien ce chiffre de huitante points parce qu'il va avoir une GRANDE importance par la suite, très grande, même !)




Quatrième phase de jeu.

Dimanche 12h30 -18h30

Le Bastion des Kobolds… C'était pas ma guerre…



Je fus délégué pour protéger le bastion des Kobolds, si bien que j'ai passé mon après-midi entier à défendre, défendre, défendre, essuyer les protestations et les manquements au fair-play, aussi bien dans mon équipe que dans mes adversaires. C'est assez agaçant parce qu'il se passe des trucs dehors mais qu'on en entend pas parler, six heures durant dans le bastion. Mais ça fait des points. Spéciale dédicace aux Mings pour avoir attaqué sept fois, sans se décourager et sans devenir mauvais joueurs.

Juste avant la bataille.


Encore un tout petit peu avant. VAUTOUR RPZ !

(Vous pouvez voir Iskander arborer un des magnifiques T-Shirts Vautour qu'on a confectionnés)

"GO ! GO ! GO ! BLITZKRIEG, LES MECS !!!! BLITZKRIEG !!!"


Ni la pluie, ni le vent, ni les Sarrasins, ni les dix-sept changements de règles ne nous délogèrent d'un pouce. D'ailleurs parlons-en, des Sarrasins. Résolus que les autres étaient de les surpasser, chaque peuple a kidnappé un seigneur Sarrasin et par roulement, ils se sont trouvés ne plus avoir le moindre bastion. Décapités, dépités, séparés de leurs chefs, nous craignions que la fureur de ces ex-vainqueurs ne se déchaînât comme un poulet sans tête se mettant à courir avec plus d'ardeur.


Cela se produisit, mais Son Éminence, le Dragon d'Or, par Ses presciences, Se trouva au bon endroit au bon moment et sut S'interposer après qu'une de nos plus jeunes ouailles eût été soulevée et projetée dans les airs par l'un des jumeaux sarrasins. Après force hurlements, éventrations, crachats de feu et rugissements punitifs, les troupes Sarrasines se dispersèrent en courant. Le Dragon d'Or, Seigneur et Maître de Gondwana ordonna par Ses pouvoirs télépathiques que les exactions des Serpentards soient sanctionnées avec une sévérité nouvelle.


"Vikings, ils ne vous importuneront plus. Trêve de cérémonies, vous pouvez vous relever… D'ailleurs en parlant de trêve…"


Les paroles du Dragon d'Or nous ramenèrent à la réalité : il nous restait vingt minutes pour rentrer au campement sous peine de sanctions. Embarquant nos chemises, nos costumes et nos romans d'Alexandre Dumas, nous nous jetâmes hors de la place forte, toutes jambes dehors.


Devant la chute des Rois Sarrasins, l'espoir changea de camp, et le combat changea d'âme… Chacun s'imagina calife à la place du calife. L'aversion que chacun entretenait envers l'Armée Verte se trouvait être l'unique ciment qui avait privilégié nos alliances. Voyant que la place de vainqueur se libérait, chacun tenta d'installer plus confortablement son coussin sur le trône, à défaut d'y poser son postérieur.


Bref, les Huns nous ont trahis. Ils verront ce qu'il en coûte de soulever une malédiction Viking…


Juste avant la nuit, nous pûmes voir la tronche du score :


HAHAHAHA !!! qqqqQQQQQUUUUIIIIiii, MAINTENANT ?!

La tension était palpable : Sarrasins et Vikings, les anciens premiers, cherchant à reconquérir leur prestige, et les anciens derniers, résolus à laver l'affront étaient désormais au coude à coude pour la dernière place du podium : la Troisième.








Cinquième phase de Jeu.

20h30 - Minuit


La journée nous avait apporté un lot de quêtes qu'on ne pouvait faire que la nuit : la lumière d'Izraül, liée à la carte de barthelemy. Il s'agit d'une carte somme toute banale, mais indiquant des chemins qui n'existent pas. Une fois pliée selon le "pliage de Barthelemy", elle laissait cependant transparaître l'emplacement de la lumière d'Izraül.

Carte de Barthelemy, dans le classeur d'énigmes Ming.


(Il faut se rendre au lieu de la croix et chercher une lueur.)


La quête du Médaillon de Quetzal (voir plus-haut) impliquait de visiter le repaire des dragons entre 21h et 10h, aussi, une équipe fut dépêchée avec Knut, et quelques pelles. Et il restait également à déléguer trois participants et deux seigneurs pour la cérémonie des dragons.


Quand à moi, je cherchais la Ceinture de Siefrier d'après un message décrypté sans la clé, oui, sans la clé. Lancez moi des fleurs, reconnaissez mes lauriers en matière de cryptanalyse, bref. Le message tenait à peu près ce langage :


"Depuis le pont des dieux (passage incompréhensible) du Chaos prend à droite le petit sentier. Sur ta droite tu reconnaîtras l'arbre de vie à ses branches rouges."


Et depuis l'arbre de vie, il fallait "descendre plein sud jusqu'à la rivière et éclairer les arbres alentours" en cherchant un arbre qui nous renvoyât notre lumière. Okay, donc le Pont des Dieux, le chemin du Chaos, le petit sentier. Bon. Maintenant, vas-y pour trouver un arbre rouge avec cette lampe de merde. Nos recherches infructueuses à moi et Jules, nous fîmes errer dans la zone en cherchant du regard d'autres équipes afin, peut-être, de leur piquer le résultat de leurs recherches. Un peu comme le connard qui suit l'aventurier/archéologue dans tout mauvais dessin animé pour lui ôter le fruit de ses efforts juste quand il avait trouvé le tombeau d'Azturpabanapal IV. Mais là, c'est la guerre, alors pas trop de remords.


On croyait avoir discerné une lampe Ming un peu plus loin quand des flammes mouvantes vinrent peindre la nuit de rouge, tout autour du sentier. Des torches.


Les sept dragons d'avançaient, suivis par une foule servile et composite. Cette armée de flambeaux aux airs d'anathème continua sa route sous notre regard intrigué, à Jules et moi.



Hé, mais, le mec tout à gauche…




"Han, c'est Corneille ! Ah bah oui, chuis bête, la cérémonie des dragons..."


Immobile, nous vîmes passer l'étrange cortège en désespérant de ne pas trouver d'arbre nous renvoyant notre lumière.

Puis, de l'autre côté de la vallée flamboyèrent d'autres éclats de flamme, vers la Taverne. "Les cracheurs de feu !" s'exclama Jules. En effet, s'il y avait quelque chose qu'on ne voulait pas rater, c'était bien ça. Descendant puis remontant une centaine de mètres à travers ronces, et par-dessus la rivière, on se lança finalement à l'assaut de la taverne et… Ben, c'était fini. On avait raté. Sur la carte du monde, la Ceinture de Siegfried s'affichait sur l'un des bastions Ming et nous, Vikings, nous n'avions PLUS de bastions !…


Argl.




Etat du moral des troupes Vikings au milieu de la soirée.






"J'vous préviens, si ça continue à déprimer comme ça, j'ouvre un skyblog et j'écris des poèmes gothiques ! Même que j'écouterai du Bullet for my Valentine !"


Après un tour à la taverne pour tenter d'équilibrer les balancements de la fortune par deux ou trois boissons astucieusement placées en contrepoids au creux de nos estomacs, on alla chercher ceux qui préparaient la contre-attaque Minotaure. Là, on vit qu'on avait en fait repris le bastion Minotaure, et même le Kobold, qui avait cinq objets ! Ouf, nous n'eûmes qu'à essuyer une seule attaque de toute la soirée en nous endormant auprès du feu, en compagnie des minotaures… Là, un esprit compatissant m'envoya par télépathie les images des pyrotechniciens, me permettant de vous les montrer ici :



Le retour fut jovial. Les académiciens n'osaient plus parler qu'à demi-mot à mesure que les étaux des scores se refermaient mais ils nous confièrent tout de même que tout était possible et que l'écart était minime. Tout était possible.









Sixième et dernière phase de jeu :

Lundi 8h30 - 11h30


Dernier réveil en terre des dragons. Le démontage des tentes fut prompt, surtout pour nous. Disons qu'un éternuement un peu fort aurait fait s'effondrer la Spatz Vautour. La moitié des sardines étant en fait des bouts de bois taillés, on les a cassés d'un coup de pied.


Et en cette dernière matinée j'ai… Euh… Gardé le bastion Kobold trois heures durant. Youpiyah. C'est loin d'être le défilé d'ennemis mortels auquel on s'attendait. Deux attaques. Première attaque : les Huns débarquent avec tambours et trompettes, à quarante. On tenta bien de leur rappeler que, puisque seuls dix d'entre eux pouvaient prendre part au combat, trente n'étaient là que dans un but de pure décoration, mais rien n'y fit. Quand on les eut repoussé, ils repartirent chercher fortune ailleurs. Au long de la matinée, des nouvelles du bastion Minotaure nous parvinrent : ils avaient repoussé l'équipe d'élite des Maasaïs, dont Julien Moret (!) alors qu'il ne s'agissait là que de notre arrière-garde. Les "Bourrins" on les a gardé pour le bastion Kobold, qui contient cinq objets. Aussi, nous fûmes déçus d'apprendre, vers dix heures, que les Mings avaient eu raison de leurs défenses.


La deuxième attaque eut lieu alors que nous avions déjà remballé nos oripeaux. Les mayas. A cinq minutes de la fin. Bon sang, les mecs, tout ce que vous pouvez faire, c'est nous ralentir. On a trop de points pour que vous puissiez nous rattraper. Attaquez les Mings ou les Maasaïs, au moins. Rien n'y fit, ils mirent toute la mauvaise fois et la mauvaise humeur qu'ils purent. On dut même éviter le Haka de début par manque de temps.


Ils avaient dans leurs rangs un petit qui se jetait au sol dès qu'on l'effleurait. Alors montaient les clameurs de leurs camarades genre "oh, le lâche, il s'attaque à un petit !" Tandis que vous protestiez de toute la force de votre honneur de gentilhomme de scout que vous l'aviez à peine touché, le pauvre petit se relevait et arrachait votre foulard. Nous avons vu que le sien était accroché à sa ceinture comme un muscle sur un os. Loic pus faire l'expérience, tirer sur le foulard, traîner son propriétaire sur un mètre sans que le morceau de tissu ne daignât s'enlever. La manège perfide de l'enlèvement de foulard se répéta et Loic put pester tant qu'il voulut sur ces méthodes disgracieuses, il fallut attendre l'intervention délicate du sous-CP Vautour qui, avec gentillesse et bonnes manières, extirpa ce bon dieu de foulard à la noix de cette ceinture de merde, chier, putain, c'est pas permis de les coincer aussi fort.


Les mayas défaits, on devait rentrer le plus vite possible au camp. Notre Reine, Asa-à-la-voix-éraillée-comme-une-hache-rouillée décida exceptionnellement de couper à travers champ. Quand…


"– Haaaah ! Les ogres !"


Là, les Ogres, à la solde de l'Empire du Mal que tentait d'ériger le Dragon d'Azurite contre l'autorité légitime du Dragon d'Or, Saigneur et Maître du monde, montaient la garde au coin du chemin où nous devions passer.


"– Plus que dix minutes pour regagner le camp sinon on va avoir masta pénalités !

– Tant pis, on y va, on se prosterne en passant, c'est tout."


Ca n'a pas marché. Ils nous ont pris en chasse et ponctionné une grande quantité d'argent, de cartes et d'énergie. C'est pourtant à temps qu'on put entendre de la bouche de l'académicien que le jeu était clos. Il fallait seulement racler nos bourses pour lui en donner le contenu restant, cartes et points, qui seront comptabilisés.





Cérémonie de clôture.

Nous nous rendîmes à la lisière de la forêt, nos baluchons faits, pour rencontrer les autres peuples. On put reprendre contact avec des gens qu'on aime bien et avec qui on n'a pu communiquer durant le jeu que par des hurlements répercutés en écho. Oh, bien sûr le reste de leur équipe continue de hurler "Ah, mon dieu ! Un Viking ! Orfh, ça pue !" mais on n'y prend pas garde.


"– Hé !!! Salut Husky !!!

– Hé !!! Salut !!!

– Je vois que vois avez pris la bannière Sarrasin."


En effet, si l'on n'a pas sa bannière lors de la cérémonie de clôture, on risque des pénalités. Cela s'avéra faux, mais que voulez-vous, les rumeurs courent. Et c'est toujours une occasion de se moquer de la mauvaise garde de leur camp. En attendant, notre bannière s'est faite voler durant la partie, alors on a rien à dire. Un petit gars s'est déguisé en Viking, a partagé notre repas et s'est barré avec la bannière sans qu'on le voie. On s'est juré de le lui faire payer. Un repas à nos dépends, non mais, tu te prends pour qui ? Des Vautours qui se font voler leur bouffe ? Hah ! Ce serait comme des Vikings qui se feraient envahir. N'importe quoi.


Les Maasaïs avaient donc la bannière Sarrasine sur laquelle ils avaient planté des salades(Haha, salade-Saladin, c'est rigolol) et nous la bannière Hun, la plus classe de Gondwana 2010.


"– Ouais, ç'a pas été dur de la faucher", répondit Husky

"– Vous pensez être combientièmes ?

– Oh, premiers ou deuxièmes."


L'assurance avec laquelle Husky annonçait cela, comme la sentence d'un tribunal ou un diagnostic inéluctable, me décontenança. Les Maasaïs. Ceux qu'on n'avait vu que lorsqu'on passait à la taverne. Ceux qui n'ont pas trouvé d'objets. Les voilà avec des manières de vainqueurs, ces saletés d'indigènes tropicaux.


Puis ce fut le pique-nique. Pendant qu'on mangeait, les Ogres nous ont volé la bannière parce qu'on refusait de payer une certaine somme d'argent. Et l'on se rendit plus au coeur de la forêt, sans bagages.


Le Dragon d'Or s'adressa à nous, pour nous tenir à peu près ce discours :


"Peuples de Gondwana ! Comme vous le savez, la lutte est désormais finie. Et malgré les résultats serrés – plus serrés qu'ils ne l'ont jamais été ! – nous avons un vainqueur !"


Des clameurs s'élevèrent, comme dans un colisée.


"Mais, comme vous le savez également, si nous ne sommes que six, c'est qu'il y a un traître parmi nous ! Le Dragon d'Azurite qui… Mais qu'est-ce que cette fumée ?"


Sous les "Oh !", "Ah !" et "Hi !" de la foule, les méchants s'approchaient.

Le Seigneur des Ténèbres et sa suite.



“Chef, chef, j'ai peur !"


"N'ayez crainte, nous allons les combattre !" Et, joignant le geste à la parole, tous s'élancèrent sur les Ogres et le Dragon fautif. "Levez les mains pour que l'enchantement opère !"


J'allais protester devant la connotation judaïque de cette exhortation mais je me laissai entraîner par la foule.


Put your hands up in the air ! Put your hands up… in the air !








Pardon. M'a échappé. Le referait plus.

Quand j'ai réussi à me sortir Daft Punk de la tête, le Dragon d'Azurite gisait par terre, séparé du masque qui contenait tout son pouvoir maléfique et garantissait l'équilibre du monde.






Là, chacun retourna à sa place et la tension monta dans les ventres. On allait annoncer les résultats.



Résultats :

"Les derniers, qui n'auront plus le droit de revenir à Gondwana, malgré leur lutte courageuse", reprit le Dragon d'Or, "Ce sont… Les Huns !" sous les applaudissements polis et compatissants du public, ils se levèrent et Attila lança un dernier "Pillez, tuez, brûlez !" avant que son peuple ne réponde "Attila !". La dernière fois qu'on entendait son nom clamé sur les terres de Gondwana.


"Les cinquièmes, malgré une lutte tout aussi honorable sont… Les Mayas !"

Même réponse polie du public, quoiqu'un peu moins gentille puisque les Mayas pourront avoir leur revanche dans deux ans.


L'espoir remontait en nous. Peut-être les fanfaronnades des Maasaïs s'averaient-elles infondées ?…


"Les quatrièmes…", reprit-il. "Après être très bien parti dans le jeu et avoir emporté les premières victoires, ce sont… Les Sarrasins !"


Nous n'entendîmes point leur cri pourri car nous ne pensions plus qu'à une chose : nous étions sur le podium ! Peut-être même que…


"Et les valeureux troisièmes, les Vikings ! avec 1276 points (et demi) !"


Les acclamations ne vinrent qu'avec un petit retard. En effet, nous savions que nous étions sur le podium. Aussi, cela ne faisait que rabaisser nos espérances et les fouler au pied. Les Maasaïs avaient raison. Saletés de sauvages. Un dernier Haka consacra notre score.

La tension grimpa encore d'un cran tandis que le Dragon d'Or se délectait de l'attention généralisée qu'on lui portait. Deux ans et demi de travail et d'imagination trouvaient leur aboutissement. Ce grand match qu'était le monde allait avoir un vainqueur.


"Encore une fois, la victoire ne s'est jouée qu'à peu de choses… Les deux premiers étaient séparés de quarante points seulement ! Et les deuxièmes sont…"


Les Maasaïs et les Mings prenaient leur élan.


"…Les MINGS !"


Les Mings acclamèrent leur empereur une dernière fois, une fois cela dit, la partie était scellée, et tout espoir s'était changé en cendre amère dans la bouche des cinq dernières équipes, et en cri dans victoire dans la gorge des Maasaïs, qui continuèrent de prendre leur élan jusqu'à ce que le Dragon d'Or poursuive :


"C'est avec 1305 points qu'ils accédent à cette médaille d'argent mais, comme vous l'aurez compris, le trophée revient aux… MAASAÏ ! Avec 1338 points (et demi) !"


"MAAASAAAÏÏÏ !!! AOU ! AOU !! AOU !!!"


Donc si on avait pas perdu ces foutus huitante points, on aurait GAGNÉ ! Mais bah ! Laissons gagner ces colonisés, sans quoi on va se retrouver avec un processus démocratique sur les bras et ils feront la grève. Évitons cela, mes chers, à tout prix.




Lord Robert Stephenson Smyth Baden-Powell of Gilwell dit :

Hé bien, messieurs, le fardeau de l'homme blanc semble s'alourdir encore du poids de cette victoire ! Quand ces grands enfants en viennent à prendre leur indépendance, puisse à Dieu plaire que le saint et grand Empire Britannique persévère dans son rôle d'éducateur des peuples du Tiers-Monde !







"Pffff ! Comme d'hab, c'est Gryffondor qui a gagné !"


Et puis, c'est le retour, en train, à une vie fade et monotone , loin de toute forme de dragons, de liches, de gorgones, d'amazones, de minotaures, de kobolds ou d'autres formes de surnaturel. Au moment où j'écris ces lignes, une semaine seulement me sépare de Gondwana, mais j'ai déjà l'impression que ces quelques jours de folie se trouvent à des semaines, des mois voire des années de mes mornes journées d'étudiant.


J'espère avoir pu transmettre une infime parcelle de ce week-end génial et ce pour plusieurs publics : pour remercier et féliciter les organisateurs, pour convaincre les nouveaux de participer à la prochaine édition et pour ancrer nos souvenirs.



Il faut cependant que je prodigue quelques notices d'avertissement :


Aux organisateurs de Gondwana :

Pour commencer, il convient d'écrire en travers de la page "HUMOUR" en gras, police 72 et rouge clignotant. C'est de la blague, donc inutile de s'énerver.

Si, ensuite. vous avez pu être blessé par les quelques critiques que j'émettait à l'encontre des drapeaux, costumes ou autres, vous devez bien comprendre que c'est parce que c'est tout ce à quoi mon esprit retors peut s'accrocher !

Vous avez assuré et on espère qu'il restera parmi vous suffisamment de motivation pour que nous n'ayons plus à attendre trois ans pour la prochaine édition !


Si toutefois vous trouvez mon humour désobligeant, vous pouvez m'écrire un mail, et je n'en aurai rien à foutre.


Aux participants :

Bravo à tous ! C'était formidable, merci beaucoup, vraiment. On espère vous revoir dans deux ans, et peut-être avant pour certains d'entre vous. Si vous pensez avoir vécu une épopée telle qu'il en est scandaleux qu'elle n'apparaisse pas dans ces pages, vous pouvez nous écrire un petit commentaire relatant vos aventures.


A ceux qui n'ont pas eu la chance de participer :

T'as compris à quel point c'était bien ? Bon, maintenant tu te bouges le cul pour participer à la prochaine et tu la rates sous aucun pretexte, okay ?!


Note grammaticale :

Excusez du nombre important de subjonctifs imparfaits, qui peuvent en horripiler certains. Il s'agissait ici de coller au plus près du style d'un roman historique.


(Toutes les photos sont disponibles >>> ici <<< ! )