Pom po-pom pom pom…

En manque crucial de gars, la patrouille recrute.

mardi 25 janvier 2011

Journée Cantonale du 23 janvier !


Réunion. Tout le monde autour de la table papote en sourdine avec son voisin, en attendant que la dernière place se remplisse, celle du chef. Quand enfin il fut arrivé et eut commencé à déballer ses affaires, suant et ahanant sous le poids des dix étages sans ascenseurs du building de la BS qu'il fallait gravir pour parvenir à la salle de réunion le CB sur s'étala sur une chaise avec une aisance liquide et exigea qu'on lançât le powerpoint, ce qui réduit l'assemblée au silence. Hé oui, comme dans toutes les réunions, à la BS au conseil des actionnaires des chefs on se fait chier en matant un powerpoint.

"– Bon, bon, bon… Ordre du jour, bilan de la journée pseudo-cantonale…
– On a facilement 2000 balles de bénéfice, comme on voit sur ce graphique. On peut se repayer une Spatz pour les Grammont, j'imagine.
– Bah, c'est net, attends 10 balles pour un goûter, du thé et de la soupe en poudre, même les louveteaux ils ont compris qu'on les grugeait.
– Oui, mais bon, le but, c'est pas ça, c'est la réjouissance collective, la rencontre… Le partage… Le… Euh…"
Le CB se tut sous les regards des chefs où se mêlaient scepticisme, amusement et cynisme. Le Chef des Finances triturait une grosse liasse de billets en ricanant.
"– Bon, oubliez ce que j'ai dit.
– Sinon, on pourrait parler du score, peut-être ?, annonça la responsable de la Troupe Solalex."

Toussotements gênés en cascade. Oui, le score. Que dire ? Les premiers, les… Aubergines, avaient 5000 points, les deuxièmes en avaient 2800, et les sixièmes 700. Une victoire aussi écrasante c'est comme un match de foot qui termine 18 à 2, ça pue la corruption. (Par contre, au Gourdball on termine toujours avec des scores qui feraient croire que les élections en Corée du Nord sont très disputées.)

"– Bon, récapitulons, la monnaie, c'était impossible de tricher, hein, personne savait que ce serait des pâtes. Des pâtes différentes, en plus. Un truc rare.
– En plus, on était dimanche, tout est fermé.
– Sauf les Coop Pronto et les stations services. Une broutille.
– Surtout que la station service la plus proche elle est à, ohf, au moins deux cent mètres.
– Ouais, c'est tellement loin que personne penserait à y aller.
– Ouais. 
– Ha ha.
– Ha.

"Putain de pâtes ! Le marché s'effondre ! Bordel de merde !"

– Bref, reprenons. Il fallait faire un poste pour obtenir un métier. Infaillible.
– Ouais, moi, j'ai mis étourneau minutieux sur le coup. " 

Oui, y'a encore des totems à adjectifs à Sauvabelin, voilà. Passons sur le récit des postes. Il s'agissait de caser des légumes à la bonne saison pour être maraîcher, de deviner quel fromage venait du lait de quel animal pour être fromager, de dessiner des poissons le plus vite possible pour être poissonnier, reconstituer des puzzle d'animaux pour être boucher, de discerner un objet du bout des doigts dans un sac de farine pour boulanger, etc.
A quoi cela servait-il ? Qui le savait ? Ohf, pas de scénario, pas de contexte. Vous êtes les Aubergines (Mais c'est un nom de merde, chef !) point barre. Trouvez vous un métier et revenez manger. Bon. Retour à la réunion.

"– Bon, donc les postes c'était bon. Maintenant, une fois que t'avais ton métier tu devais dessiner des trucs en rapport avec ledit métier et les faire valider pour gagner ta thune.
– Ouais, mais chez les Aubergines y'a des gars qui ont réussi à se retrouver avec sept métiers chacun.
– …Ensuite… Ben non, on a fini de résumer le jeu, en fait.
– On s'était donnés dîtes-donc."

Voilà qui résume bien la complexité de la chose.
Tout le monde fixa sa feuille et il se fit un court silence.

"– Qu'est-ce qu'on avait oublié ?
– Montbenon."

Tout était dit.
Silence maussade. Le Chef des Finances essaya bien d'agiter sa liasse pour le principe, mais même l'appât du gain ne fit pas sourire.

*
*   *


La patrouille Vautour avance, renversant et dépouillant les louveteaux, faisant des croche-pattes aux autres, volant les béquilles des handicapés, crachant dans les foulards qu'on roulait, attachant ensemble les lacets de ceux qui faisaient du tir à la corde, bref, ils mettaient de l'ambiance.
L'Empereur d'Occident le CP Vautour s'avança et les invectiva :

"– Bande de tas de neige, vous étiez où ? Les autres font avancer le jeu et vous glandez, je sais que le jeu est pas terrible, mais bon.
– Ben, en fait, on a vu ce que c'était la monnaie du jeu, et…
– Et ? D'ailleurs, c'est quoi la monnaie ?
– Tiens, chef, c'est marrant, vous nous dîtes de pas glander et d'un autre côté vous êtes même pas foutu de savoir ce que c'est la monnaie du jeu, ça c'est dingue, dîtes-donc.
– Bon, ça va, répondez, vous étiez où ?"

Pour toute réponse Moret me prit la main et la colla (cette phrase pourrait très mal finir) sur sa poche gauche, qui pendait au genou comme sur le pantalon de G.I. Joe ; poche que je sentis pleine d'au moins un kilog de pâtes.
Mon regard ébahi les fit ricaner et leur rendit la parole :

"– Ben, en fait, y'a des penne (en fait, des pennette rigate), des cornettes et des fusilli. Et Moret, il avait un plein paquet de cornettes, hihihi.
– J'habite pas loin, précisa le titan.
– Ouais, et Nicolas il a acheté un paquet de penne à la station service.
– Mais ça va se voir, elles sont trop longues, Dis-je en les examinant.
– Ouais, c'est pour ça qu'on les balance un peu partout, et après c'est les autres qui se font accuser de tricher, hihihi.
– Ou sinon on peut racheter les dessins des louveteaux. Ca s'appelle du blanchiment d'argent."

C'est ainsi que se passa l'après-midi, au milieu des lancements de pâtes entre les jambes attachées de ceux qui s'appretaient à faire une course à pieds joints et les regarder s'entre-trébucher pour atteindre ces pâtes, sans savoir qu'elles sont fausses.
Cela déclencha une crise majeure, vous vous en doutez bien. Hihihi.


"Saleté de Montbenon ! Avec quoi je vais nourrir mes gosses, maintenant ?!"


*
*   *


Mais l'apothéose fut quand même atteinte auprès de l'étang. Il convient de faire un flashback
23 janvier. Il fait froid et le vent mord sous l'étoffe, les dents aiguisées par un Janvier maussade. Aussi, l'étang eut la politesse d'être profondément gelé, laissant dépasser çà et là des branches ou des feuilles prises par le gel. Pourtant, certaines brigades cultivant la stupidité joviale, on vit un grand nombre de semelles arpenter la mince surface de glace, frappant en cadence ce qui, justement les séparait de l'eau glacée. Inutile de disserter sur l'origine de leur psychose comportement, signalons simplement que leur foulard n'était pas vert, et qu'à l'épaule, au lieu d'un noble château, figurait un arbre.
(Et que leur nom est légion, car ils sont nombreux. Bref.)


"Mais chef, si j'danse sur la glace, c'est pour faire comme dans Happy Feet, lolilol !"

Nous encouragions les quelques courageux qui s'aventuraient sur la pellicule d'eau solidifiée par le froid. Ce faisant, d'autres lançaient des bouts de bois ou des graviers avec la même volonté de destruction, mais sans plus d'effet que voir leurs projectiles rebondir, voltiger et éborgner les spectateurs qui entouraient l'autre bord de la mare. Inconséquents ou simplement sadique, ni les cris de douleurs des blessés, ni l'inefficacité manifeste de leurs actions ne les détournèrent de leur tâche(Notons que Pierre agissait de même mais avec un pavé). Aux alentours de midi, un d'entre eux parvint à fendre la surface gelée et à avoir de l'eau jusqu'aux aisselles sous les houris de ses camarades. (Bravo, tu t'es cassé la figure dans de l'eau gelée, tes parents doivent être fiers de toi) Ce qui fait qu'un minimum de bon sens poussa les chefs à éloigner leurs gars de l'étang comme si, soudainement, il s'était rempli d'essence et que lesdits éclais se fussent mués en allumettes.

Après le repas commun où nous eûmes le plaisir de boire de l'eau chaude avec un arrière-goût de viande avariée et de produit vaisselle de la soupe en poudre (tout dégénéra lorsque Moret en eut reçu sur la figure et que, exhalant la vapeur comme une cocotte minute et tordant en tous sens ses yeux rougis par la brûlure, il s'exclame : "AAAAAAAAAAAAAAAAARRHHHHH ! C'EST CHOOOOOOOOOOOOOOOOOOO !", et que chacun reprenne ce cri de guerre), nous revînmes à cette étendue aqueuse qu'on nomme "étang", "mare" ou "grosse flaque de pisse gelée".
On ricana en voyant le flanc de banquise brisé, morcelé, unique vestige de la chute de l'imprudent de Sauvabelin. La couche cristalline qui restait était toutefois criblée de trous laissés par le pavé que Pierre s'amusait à y lancer, des fissures  s'amusaient à relier les orifices, y dessinant des étoiles comme sur un pare-brise de véhicule policier laissé en banlieue française plus de cinq minutes.

On tenta d'y appuyer le pied. La banquise se détacha complètement des bords pour se faire iceberg. La plaque, qui ne restait solidaire que par habitude, oscilla lentement sur la mare.  Sous la pression pédestre, de l'eau reflua des trous qui la parsemaient, glissant subitement du côté ou penchait la galette gelée. les fissures se firent plus visibles. Parfait.

On avisa un groupe de jeunots un peu plus loin, en prenant un ton de présentateur de télé-achat :
"– Ohlala ce que tu es riche, Loic.
– Hé oui, Pierre, j'ai tout un tas de pâtes.
– Donne-les moi donc, j'en ai fort besoin.
– Non, il ne peut en être question, car j'en ai personnellement l'usage. Ouille. Aïe.
– Oui, puisque tu ne veux point me les rendre je te les prendrai par la force.
– Gros malin que tu est, elles m'ont glissé de la main pour tomber sur la glace.
– Ohlala, c'est pas de chance du tout."

Les jeunes éclais redressèrent l'oeil pour vérifier l'existence desdites pâtes.

"– Y doit y avoir pour au moins cent points. 
– Oh oui."

Les Sauvabelinards se décidèrent tout à fait et se bousculaient déjà pour enjamber la barrière, nullement dissuadés par la mouvance du support glacé. Leur poids plume vint caler l'iceberg et lui assurer un semblant de sécurité. La patrouille Vautour, les mains pleines de fausses pâtes, souriait jusqu'aux oreilles de cette inconscience si pure et innocente. On relançait des pâtes, visant les points sensibles, les carrefours de fissures, les voyant peiner à les atteindre, redoublant de précautions.
Les louveteaux éclais prépubères suaient devant le danger mais ils risquaient cependant leur vie (ou une bonne pneumonie, au moins) pour ces pâtes. Et nous on se marrait, parce que bon, c'étaient des fausses, hihihi.

*
*   *

…To be continued…



lundi 24 janvier 2011

WE Noel de Brigade 2010 !


Un article qui aurait dû paraître dans la Cloque, mais que voulez-vous, je me suis fait damer le pion par Caravelle qui en a écrit un sur le même sujet. Bon prince (et un peu parce que j'occupe déjà 30% de la Cloque) je leur ai cédé la place...

*
*    *




Encore une fois le père Noël a besoin de nous. Je ne me plains pas, mais j'veux dire, il bosse un jour par an, si en plus il arrive pas à se dépatouiller, c'est vraiment qu'il se donne pas beaucoup de mal.
Non content d’utiliser de pauvres lutins pour offrir des jouets à des enfants déjà comblés par l'existence, ce philanthrope s'est rendu compte aujourd'hui que sa pierre magique était à plat. Bon, en plus il dépend entièrement d'énergies fossiles ; mais, malgré tout, c'est lui qui fait vivre cette fête chaque année aussi nous allons l'aider !

Ainsi, cette pierre a perdu une bonne partie de son énergie lorsqu'elle servit à créer la meilleure brigade du monde.* Mais grâce à Doc Brown et son transvecteur temporel, on put empêcher cela, en s'arrangeant pour que l'amitié pure suffise pour cimenter l'alliance fondatrice de Montbenon ! Hah ! C'est si beau que mes larmesfont baver l'encre de mon carnet, où j'essaye de relater l'événement. Snirfl.

Seulement, le pantalon du temps est étroit, aussi, il arrive souvent qu'on aboutisse dans la mauvaise jambe, même en ayant bien agi. Nous avions donc bifurqué en revenant en 2010 pour aboutir dans la brigade de Potiron, répartis dans d’étranges troupes de danseurs, de chanteurs, de réalisateurs, etc.
S’ensuivit un recueil de festivités hivernales dont des parties de freesbee (ce qui coûta une ou deux arcades sourciliaires) faire des biscuits (qui prirent des formes aussi vulgaires que prévisibles) ou inventer des chants pour persuader Mr. Noël** de nous délivrer sa précieuse manne de cadeaux.

Mais tout cela n’était que pretexte à l’immense bataille de boules de neige qui  déchaînait les conflits et brisait les alliances. Qui parlait de la troupe des menestrels ou des peintres ? Les garçons se liguèrent contre les filles, les foulards gris contre les noirs, et l’histoire reprit ses droits. Les anciennes couleurs resurgirent au cou des joueurs. Et quand on exigea le chant de bouffe des troupes de la brigade de Potiron, le flux temporel convergea, et les gorges de tous les ex-Percevaux rugirent d’une seule voix leur NOUVEAU chant spécial « tellement long qu’on pourrait mourir de faim en l’écoutant » !***  :



Nous sommes la troupe Perceval ! *VLAM VLAM*
On mange le jour, on boit la nuit ! *VLAM VLAM*
Et pas d’pitié pour nos entrailles !

Les plats s’entassent par milliers
Sur cette table dev’nue un champ d’bataille
La panse de tous les chevaliers
En grossissant, cass’ra leurs cotes de mailles

(Refrain)

Une fois nos ennemis cramés
On reprendra du dixième service
Devant les vaincus affamés
On a gagné OUAIS ! Ce n’est que justice !

(Refrain final.)



~Merlin
_____________________________________________________________________
* non ce n'est pas Sauvabelin, réessayez.
** Père, de son prénom. ***Sur la musique de Mon ancêtre Gurdil du Naheulband.

jeudi 13 janvier 2011

Et comme Cendrars, il passa de la plume à l'écran.

L'homme se tenait la tête et regardait la masse de feuillets qui encombraient son bureau. Il releva les yeux,  la vision troublée, la faute aux lunettes qui lui pendaient des oreilles. Il réajusta ses binocles et contempla l'écran. qui émergeait de l'océan de papier comme un iceberg devant le Titanic.

Il avait écrit plus que le monde ne pouvait en supporter. Il avait déversé sang et encre, nuit et jour, sur papier et sur kilo-octet, et croyez-vous qu'on a accueilli ses écrits avec allégresse, en le suppliant de pardonner notre ignorance, comme on aurait dû le faire ? Non, non. Peut-être n'était-on pas près. Peut-être tenait on encore aux plumes sèches et froides. Mais toujours est-il que les imprimeurs, les libraires, toute cette societé philosophique ne publia pas son oeuvre.

Il regardait ses prédécesseurs comme Charles II, déshérité du trône d'Angleterre, triturant ses derniers deniers, regarde Louis XIV passer dans les rues en fanfare dans le Vicomte de Bragelonne. Lui il ressassait sa plume en lisant les articles emplis de bien-pensance de la Cloque. Il triturait bien d'autres appendices, il faut le dire, toujours dans l'espoir d'obtenir de l'avancement, mais rien n'y fit.

Ce binoclard de merde ultra-talentueux, c'est Husky, collègue d'écriture, sinon de patrouille.

Mais bientôt, la faillite des imprimeurs éleva les véhémences, frustra les plumes, hérissa le poil de nos pinceaux, et bientôt, en fait de sang et d'encre, c'est sa bile, que chacun se mit à répandre à travers ses textes. Bientôt, on parla de nous, souvent en frappant du poing sur la table et en hurlant avec un accent allemand, mais on parlait de nous.
Était-ce trop tard que les clés de la Cloque nous vinrent en mains ? Peut-être. Toujours est-il que Husky, lassé par le texte, se mit à l'image et au son. La vidéo PVL était née. 



Souhaitons lui un long avenir.