Pom po-pom pom pom…

En manque crucial de gars, la patrouille recrute.

mercredi 25 août 2010

Camp d'été // PART ONE // Constructions






Voici venu le temps du CAMP D'ÉTÉ, durant lequel nous allons mettre le monde et l'hygiène entre parenthèses pendant deux semaines. Palpitance et minution guident nos mains tandis qu'elles s'affairent autour de nos baluchons, la veille du départ, priant pour ne rien oublier. Une nuit de sommeil agitée par nombre de songes précède notre départ en fanfare dans la gare de Lausanne…


1er Jour

Les gens arrivent les uns après les autres, plus ou moins à l'heure. Les sacs s'entassent déjà sur le pavé du Hall de gare où, à Noël, un triomphant sapin vient occuper la moitié de la place. On a plaisir à revoir ces visages, absents de nos vies depuis quelques semaines déjà. On entrevoit déjà des costumes de chevalier dépasser des sacs, ici ou là (Et puis, il y a les frimeurs, comme moi, qui débarquent but en blanc avec leur gros bouclier peinturluré d'un vautour à deux têtes.) Et puis…


"– Oh putain, comme c'est trop classe !

–Fais voir, fais voir !

– C'est en quoi ?

– Putain, ça vous ferait mal aux seins d'arrêter de pousser, derrière ?!"


Tant d'agitation ne pouvait qu'attirer l'attention des chefs(arrivés à l'heure, bien entendu) qui écartèrent la marée humaine pour approcher de la source de l'attention générale. Les plaques Vautour. Oui, parce que j'ai oublié de vous en parler, mais je me suis arrangé pour pour les refondre et en refaire pour tous mes gars et leur apporter à ce camp.

Alors ouais, c'est trop classe, faudra qu'on fasse des photos avec, mais bref. Une fois passée l'exaltation du "wah-vous-êtes-trop-des-mastas-vous-savez-fondre-du-métal", on se rend compte que ce n'est qu'un presse-papier frappé aux armes de la patrouille, ce qui ne sert à rien.



Allez, sac au dos ! Départ ! Nous dûmes partager le wagon avec une véritable chorale de soudards switzerdütsch, décidés à singer les colonels suisses romands, sous les clameurs de leurs camarades, bière à la main (Oui, il est huit heures du matin, oui, normal). Le train transita par Bulle pour nous larguer à Romont.

Thibault et Hervé, dans le train à l'aller. Mais... Qu'est-ce qu'on va faire d'eux ?



Une marche de sept kilomètres nous conduisit à Chavannes-sous-orsonnens.


"DIX-DOUZE ! REPREZENT PVL ! CHAILLLYYYY !"


Euh ouais. La marche :

Les Pumas au grand complet.

"CHEF, CHEF, POURQUOI TU PRENDS DES PHOTOS ?"

Ce fut ensuite l'heure du pique-nique rituel qui introduit toute activité d'une certaine ampleur (Camps, week-ends, 100 kils). C'est à cette occasion qu'on put voir qu'Eric/Corbeau aurait tout aussi bien mérité le totem de "Raptor". Cet ancien CP Vautour, actuellement CTA Perceval, passé maître dans l'art de se nourrir aux dépends d'autrui, fond sur votre nourriture aussi vite qu'un… Ben, un corbeau sur un cadavre fraîchement pendu.


Je mastiquais avec ostentation, affamé que j'avais été par les 7km de marche, quand je vis, DRAME, qu'il rodait autour de moi. Je n'eus pas le temps d'esquisser la moindre prise de karaté que ses dents fonçaient déjà sur mon sandwich comme autant de lignes de panzers allemands sur la Pologne le 1er Septembre 1939. Puis, GNAP ! il repartait avec une morse et répétait la manoeuvre cinq pas plus loin.


Photo extraite du dossier dentaire d'Eric. Il s'agit d'une radio de sa deuxième molaire supérieure gauche. On peut voir une carie en formation sur le haut du canon.


Notamment, en plongeant à pleines mains dans le sac de chips de Mathieu.

"Hééé prends pas tout, Eric !", s'énerva Mathieu en écartant ledit sac de chips de sa portée, sans se soucier de son sandwich, qu'il haussait inconsciemment, de son autre main, vers la mâchoire du CTA. Jeune et inconséquent Mathieu ! Première leçon de Sun Tzu : la diversion ! Et GNAP ! En plein dans le sandwich. Espérons que ça t'apprendra.


Une seule personne parvint à échapper à la puissance de feu du Corbeau, je lui laisse le soin de s'annoncer, via les commentaires.


On put ensuite débuter les constructions, le moment le plus chiant, donc. D'abord l'abri. On a mis trois heures pour lancer la corde d'assurage, manquant de tuer trois-quatre personnes.


Sur ces deux photos, les Lynx cherchent un moyen de tuer accidentellement des gens, histoire de toucher l'argent de l'assurance. "Vise ceux qui ont leur foulard", peut-on lire sur les lèvres de Poulpe.


Puis il fallut qu'Hervé s'y fasse suspendre au détriment de sa virilité et monte à l'égyptienne afin d'accrocher la corde à l'arbre.

"C'est ta mère que j'monte à l'égyptienne !"


Ah, oui, un des trips majeurs du camp. Comme vous l'aurez compris, le "C'est ta mère" consiste à rebondir sur un phrase de façon dégradante pour la génitrice de l'autre, généralement dans une dimension sexuelle. Mais revenons à nos moutons,

La montée à l'égyptienne consiste à attacher autour de l'arbre à escalader des boucles avec des noeuds d'alouette. Dans la boucle qui pendouille, il faut glisser votre pied. Ensuite, accrochez la deuxième boucle sensiblement plus haut. Elle sera destinée à soutenir votre autre pied. Pendant que vous êtes accroché sur la deuxième boucle, enlevez votre pied de la première, restez en équilibre. Mais tenez un peu mieux que ça, bon sang, vous tanguez. Bon. Maintenant baissez-vous, desserrez la boucle inférieure et remontez la largement plus haut. Tirez dessus, en veillant bien à ne pas les croiser, sinon vous resterez ridiculement coincés (pas vrai, Coyote ?).

Bref, vous avez compris pourquoi on assure le grimpeur avec une corde, histoire qu'il ne rejoigne pas les statistiques mortuaires estivales.




Regardez-moi ce garde forestier…

ERIC, TECKTONIK !!!



"Attends, tu veux dire que vous réfléchissez même pas deux secondes à "on pourrait se foutre sur un tabouret" et vous suspendez direct un mec par les burnes ? C'est sévère."



Les constructions furent supervisées par l'ultime CT (John/Ourson) et les CTA Corbeau, Épervier et Chouette.


"Et ben, ça, c'est chouette, hein !"


Autre trip, mais pas drôle. Le totem de Chouette. Bref. S'ajoutait à cette fine équipe Ludo/Poulpe, ancien CP Lynx qui n'a plus réellement de statut au sein de la Troupe, ce qui rend son geste aussi aimable (aucune responsabilité ne le retient) que peu risqué (si il nous bute en nous écrasant avec une poutre, la justice ne l'inquiétera pas, c'est pas lui le chef). Il nous a d'ailleurs pondu un frigo hyper-fonctionnel. J'en profite pour le remercier (M-E-R-C… Non ? Bon, d'accord).


Constructions


Traditionnellement, les Pumas s'occupent de construire les toilettes, assumant le penchant scatophile évoqué dans leur chant de bouffe "Gare au Puma" : (sur l'air de "Gare au gorille" de George Brassens.)



Gare au pumaaaaa-aaaaAAa-aaaa-aaaa !


C'est armés de notre appétit

qu'aux cuisines nous nous rendons

y voler le repas d'autrui

et nous l'enfiler jusqu'au fion


C'est l'estomac bien rempli

de nourriture et de boisson

que nous nous rendrons au lieu-dit

pour y couler un bel étron


Bon appétiiiiiiii-iiiiIIIIiiii-iiii-iiiit !



En parallèle, les Vautours s'occupent de la table, en l'occurrence ronde pour coller à l'ambiance médiévale de ce camp, placé sous notre thème de prédilection : les chevaliers.

Inutile de dégoiser sur notre voracité bien connue et le lien qu'elle entretient avec les plaisirs de la table. Je suis d'ailleurs parvenu à m'esquinter tous les doigts en la construisant. Même un doigt de pied. Si c'est pas l'exploit.

"– Corneille, tu peux me tenir ça ?
– Euh, ouais, bien sûr, pourquoi ?
– Pour RIEN ! HAHA !"
"Putain, niveau géométrie, encore des lacunes, vous savez pas ce que c'est qu'un ROND, les vautours ?"

Pierre se la touche pendant les constructions. Littéralement.



Quant aux Lynx, ils s'occupent de la cuisine parce que… Ben… Parce que ce sont nos larbins, tiens. Remarquez, elle biche, cette cuisine, des établis et tout.

MAIS !

…Car il y a un "mais". Cette cuisine a été entièrement pompée sur celle du camp PVL 2006 !

Hé ouais ! Et je le démontre, photo à l'appui, sortie du plus sérieux des blogs pumas !


La cuisine d'il y a quatre ans…


…Et celle de cette année !

(Bon, là on voit pas bien parce que c'est pas le bon angle mais elles sont PAREILLES ! IDENTIQUES ! TRAVAIL DE CHINOIS, LES LYNX ! PAS BIEN !)


Et sur le devant de la cuisine, on voit les poubelles, où aucun écriteau ne vient signaler quelle poubelle correspond à quel type de déchets, non, de l'écriture, vous n'y pensez pas ! On a simplement cloué les déchets associés.

"Litlle less civilization and little more action please !" aurait chanté Elvis.


Le soir même on put enfin manger un truc cuisiné, ce qui marqua le début des badges cuistots et de la chevalerie. La chevalerie c'est un bout de tissu qui vous pendouille à l'épaule. Pour l'obtenir, il faut faire la vaisselle du camp, et ce, avec des instruments plus sales encore que les choses à laver. La vaisselle de 20 personnes durant deux semaines. Vous êtes aidés en cela par les autres qui font leur chevalerie, bien sûr.

Vous comprenez évidemment toujours pas le rapport avec la chevalerie (excepté que vous pensez qu'on fout des chevaliers partout, à toutes les sauces) eh bien, à l'époque ou leurs adversaires se retrouvaient souvent écrasés sur leurs armures, les chevaliers, je vous garantis qu'ils devaient poutzer pour les oter ces morceaux de cervelle tous collés. Et à l'époque, éponge, produit vaisselle, connaît pas, ils y allaient à la morgenstern. Bien entendu, ceux qui l'ont passée savent que la chevalerie, c'est beaucoup plus que de la vaisselle… Il faut également se montrer serviable sur l'ensemble. Si après que vous ayez gratté des couches de rösti mazout cramé, corps et âme, jusqu'à en perdre vos ongles, des heures durant, on vous réquisitionne pour aller chercher des jerricans de 20 litres, vous ne pouvez pas répondre "Va mourir, chef. Je viens de faire ma chevalerie, trouve un autre glandu."


2ème jour

les constructions sont finies. On a bêché, pioché, cloué, scié, toute la journée. On a l'impression que des cloques nous ont poussé sur les phalanges.


Parlons un peu des toilettes. Puisque les pumas ne sont que quatre trois deux, ils reçurent un peu d'aide. Julien Moret se proposa pour creuser le réceptacle fécal, il s'installa entre trois arbres, pioche en main.


Excavateur Moret 2000. Marche.


Son bras bougea si vite qu'il était flou. Une tonne de terre jaillit instantanément du trou.


Excavateur Moret 2000. Arrêt.


L'excavateur Moret 2000, livré avec son turban égyptien d'origine.


Au-dessus de la fosse, on relie trois arbres par des planches fermement ligaturées et clouées pour faire tenir cette passerelle saillante sur le vide. Le tout fut entouré de carrés militaires afin de garantir un minimum d'intimité aux utilisateurs.

L'intimité, un concept abstrait, en camp. Votre chambre, confortablement aménagée, où vous pouvez habituellement rester les burnes à l'air sans qu'on vous fasse le moindre reproche, est remplacée par une tente de tissu ou s'entassent cinq personnes. Bon, vous pouvez toujours rester les bourses apparentes, mais bon, la saveur n'est pas la même.

Mais ces chiottes sont surélevées au point que les passants peuvent se livrer à un examen scatologique approfondi de votre recyclage de nourriture, par l'interstice qui sépare les carrés du sol. Il est déplaisant que tout passant puisse apercevoir le fruit de nos entrailles.


L'autre problème, c'est que votre pantalon retroussé sur vos chevilles laisse choir le contenu de ses poches. Et combien de stylos, combien de PACCIF, ont-ils chuté sans retour dans la fosse d'immondices ? Quel désespoir, que de voir glisser notre bic en contrebas (Ah, merde, non, pas mon stylo bille, putain !) s'arrêter à l'extrême-bord du gouffre empli de miasmes humains (Ouf ! Au moins, je pourrai faire mon badge reporter !) puis tomber lamentablement dans un gros tas de merde molle. (*Sanglots longs*)


En plus des robots, un autre moyen d'accélérer la production, c'est l'esclavage, un goût du travail payé au fouet qu'on partage avec l'Égypte Ancienne (rappelez-vous de la "montée à l'égyptienne", si c'est pas du boulot de singe). C'est pourquoi nous importons nos serviteurs.

Ils viennent d'Europe de l'Est, ils se grattent les testicules à coups redoublés, ils puent la mort, ce sont…

…Les anciens CPs Vautour !


Loic/Hyène, Marc-Henri/Rat et Lucien/Coyote, venus balayer la pseudo-prédominance Lynx au sein du campement. Ils on fait, quoi, 27h de train pour rallier Chavannes-sous-orsonnes, construire une tour de malades, manger comme quatre et s'enfuir aussi sec vers d'autres horizons, probablement couverts de bancs et de bière.

Sans s'étendre sur le sujet rappelons que la Hyène, le Rat et le Coyote, en plus de leur connotation morbide, sont réputés pour leur puanteur. Ils ont réussi à parfumer tout un coin de forêt en étendant leurs affaires aux quatre vents et, lorsqu'on vient à s'écarter d'eux quand l'odeur a eu raison de notre tolérance, ils ne se vexent pas, conscients de leur propre pestilence. (à leur décharge, signalons qu'ils ont été contraints par le sort à empaqueter leurs affaires humides sous la pluie, ce qui leur laissa tout le loisir de moisir pendant le voyage.)

Le plus beau, c'est qu'à la fin on puera deux fois plus.


Au soir du deuxième jour, une tradition pluriséculaire fut piétinée : Les tentes patrouilles furent mélangées, nonobstant les liens indéfectibles qui les unissent. J'ai abouti dans la tente cuistot, tous sauf moi font leur badge. Point positif : le budget bouffe est largement gratuit puisqu'ils ont moitié prix. En effet, cette année, pas question de laxisme : vous devrez faire des quêtes pour gagner de l'argent et payer vos repas, tas de feignasses. Et c'est pas parce que le système a foiré toutes les années précédentes que ça va pas marcher cette fois-ci. Point négatif : ils se lèvent plus tôt, pour préparer des tartines, et me réveillent par la même occasion lorsqu'ils s'extraient de leur sac de couchage avec moult froissements, qu'ils tentent d'enfiler leur pantalon, qu'ils s'encoublent dedans et s'abattent sur leurs voisins, etc.


Nos augustes CTs nous laissèrent ensuite la soirée pour barricader nos tentes. Mais quel danger implacable mérite-t-il qu'on s'entoure de pareille protection ? Mystère... Toujours est-il qu'il y eut trois stratégies de défense la nôtre(entasser des branches) celle de Moret (creuser un fossé autour. Putain, t'en as pas marre de creuser ?) et celle d'Hervé (étendre des carrés militaires sur des ficelles même pas tendues). Ce fut ensuite l'heure de s'effondrer dans nos lits de fortune, épuisés par les constructions...



2 commentaires:

  1. Mes cordes étaient tendues, c'est juste qu'au bout d'une semaine et après deux jours de pluie qu'elles sont devenues molles du genou !

    Husky.

    P.S: Merci d'oublier mon prénom dans tes articles, j'ai totem bordel de queue, c'est pas pour rien !

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  2. Question de rigueur chronologique. Votre totémisation, à toi et Gibbon, n'a pas encore advenu pour le moment, j'en profite donc pour utiliser votre prénom une dernière fois.

    Et puis si je t'appelle Husky dès le début, je mets quoi, pour les totémisations ? "Husky a été totémisé Husky" ?

    Lays

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