Pom po-pom pom pom…

En manque crucial de gars, la patrouille recrute.

dimanche 29 août 2010

Camp d'été // PART TWO // Première semaine : le jeu !









3ème jour...Le début du jeu...




"Debout, sales gueux !"


Le cri guttural qui traversait la glissière de la tente cuistot émanait d'un écuyer pimpant de costume et qui brandissait une masse en mousse. Il frappait de droite et de gauche les grosses limaces que nous étions, empêtrés dans nos sacs de couchage. Le réveil médiéval finit par nous extirper de nos couches et nous persuader d'enfiler nos oripeaux, nos tabards et nos épées en plastiques. Nos blasons claquèrent dans la lumière paresseuse du matin tandis que, le ventre vide, les trois factions se faisaient face.


Le Roi Jonc, fils de Teup' (haha), s'adressa à nous et nomma nos camps : Royalistes (qui défendent le Roi, ça, c'est nous ! REPREZENT !) expansionnistes (qui veulent s'étendre vers l'ennemi pour conquérir de nouveaux territoires) et colonialistes (qui veulent, euh… s'étendre vers… L'ennemi pour, euh… Conquérir de nouveaux territoires ? Ah ouais, tiens).


La tente des expansionnistes. Normal.

De quoi, propagande ?


D'après mon carnet (aussi précis qu'un calendrier maya), ce fut ensuite l'arrivée de Jules, qui put nous aider à accomplir les missions d'escorte, qui consistaient à protéger un CTA des jets de pives. La journée fut riche en cubix (pas la moindre idée de comment ça s'écrit) ou en écus, enfin, ce n'est pas très important parce que c'est juste le surnom qu'on donne à de petites rondelles d'acier, la monnaie officielle du camp. Les quêtes auxquelles on devait se livrer pour gagner notre pactole se révélaient parfois dangereuses.

Une des préférées des CTA : demander à ce qu'on ramène un objet appartenant à l'un de leurs deux autres collègues, source inépuisable de conflits. Hervé et Corneille luttèrent pour la possession de la dague d'Epervier, délit dangereux à bien des égards. Déjà parce que tenter de s'arracher une dague des mains, c'est comme donner du laxatif à un éléphant, c'est jouer avec des forces qu'on ne contrôle pas. Et ensuite, parce qu'Epervier est un génie du mal, ne lui volez pas ses affaires, il vous le fera regretter. Il connaît des techniques de torture qui font mal au cul comme toute une nuit dans la tente Vautour.

Ou alors, vous pouvez jouer la carte de la subtilité, exemple :


"– Tiens Epervier, Chouette m'a dit de te remettre ce mot", lui dis-je. "Oh, tu n'as plus ta dague", ajoutai-je innocemment en voyant le fourreau tristement vide accroché à son flanc.

"– Ouais, c'est corbeau qui donne des quêtes stupides. Récupérer mes effets personnels. *grommellements* mériterait de *grommellements* Stalingrad.

– Oh. En parlant de ses quêtes, tu me prêterais ta montre ?

– Euh. Pourquoi ?"


Euh. Oulah. Euh, je sais pas euh, improvisation totale. Convaincre, convaincre !

"– Ben, je dois chronométrer précisément le temps que quelqu'un passera aux toilettes, pour une quête de lui, justement."


Silence tendu.


"– Haha. Pas mal, comme quête. Okay, tiens."


Dix minutes plus tard, Corbeau cherchait à comprendre comment j'avais réussi à récupérer la montre d'Epervier sans dommages(il n'eut aucune peine à la reconnaître, vu l'Ordre Impérial et Militaire de St-Georges qui était accroché au revers du cadran), Corneille arborant lui-même une sévère entaille au bras en vestige de la lutte associée à son larcin.


*

* *


Il arrive que, pour remplacer le dessert et repousser la vaisselle, la fin des repas s'accompagne d'exercices facilitant la digestion et vivifiant le corps et l'esprit.


Le gobage de flan par exemple.


Gober des flans : un sport inventé par la Fédération Mondiale des Manchots. (le joueur à droite a été disqualifié pour possession d'une main.)


La haute spiritualité dont faisaient preuve Loic/Hyène, Marc-Henri/Rat et Lucien/Coyote déteignait sur la Troupe. C'est là que l'ancienneté est utile. Quand vous quittez une institution telle que la patrouille Vautour, ils vous reste des droits intemporels notamment celui de revenir et de ruiner le peu d'éducation que vous avez instillé à vos gars.

Chacun tentait de s'envoyer un flan dans l'oesophage sans passer par la case "dents". Mâcher étant décreté superflu, tous se catapultent leur dessert au fond du gosier sous les "OOOOooooh PO-PO-PO !", les "WAKA-WAKA" et les "FLAN TA FACE ! FLAN TA FACE !" de leurs camarades.

Moi, je devais faire ma chevalerie, mais j'ai pu assister au spectacle en me déguisant en canette de Red Bull vide. Difficile de passer plus inaperçu. (Enfin, j'ai failli être ramassé par un badge écolo, mais passons)


"– …Et là le mec, il dit au téléphone : "Il t'a GOURDIN ta MOMIE ?"

– Quoi ?

– Ben ouais ça veut dire " il t'a piqué ta meuf".

– Je sais pas ce qui est le plus bizarre. Qu'il connaisse le mot "gourdin" ou qu'il l'utilise dans un sens complètement hors-sujet.

– HÉ, LES GARS, VENEZ !"


L'appel provenait de la tour Perceval que les anciens avaient construite.



L'utilité de ce portique à l'entrée du camp, n'était pas évidente. Tout comme la tour Eiffel, on l'avait bâtie uniquement pour la performance. En effet, la tour Eiffel était censée être détruite après l'exposition universelle de 1889, et que tous les touristes se soient extasiés : "Wah, balèze, vous savez entasser du métal, tiens, je vais vous acheter des trucs, du coup". C'est l'antenne de radio installée à son sommet qui l'a fait survivre. De même, lorsque quelqu'un avait proposé de nous abaisser encore plus sur l'échelle de la dignité :


"– Eh, chiche de rattraper le flan du haut de la tour !"


Tout le monde a accouru, content de trouver une utilité à la construction. La clameur montait :


"…FLAN-LA-TOUR ! FLAN-LA-TOUR ! FLAN-LA-TOUR !"




Pierre se proposa le premier, tête en arrière, bouche béante.

"– Mais… mais… Tu peux pas faire ça !

– Pourquoi pas ?

– Ben, c'est con, salissant et pas hyper bon pour la digestion.

– Comme beaucoup de choses qu'on fait dans les tentes. J'y vais.

– Attends !

– Quoi encore ?

– Enlève ton t-shirt Vautour, peut-être."


Un murmure général d'assentiment se fit entendre : nos t-shirt étaient définitivement trop classes pour qu'on les laissât se salir. Une fois le t-shirt mis en lieu sûr (on rapporte qu'il continua d'étinceler d'une sorte d'aura, même détaché de son propriétaire) Pierre tendis la machoire en direction des cieux, l'oeil aux aguets et les bras gigotant inutilement dans ses efforts pour viser le flan qu'on venait de larguer dans sa direction.

L'espace d'un instant interminable, on crut que le projectile visqueux n'atteindrait jamais sa cible, puis…


Ah ben non, en fait, ça a foiré. Il s'est pris une belle façiale. Le dessert explosé dégoulinant sur le bisage, les yeux encrassés de sucre et de la sauce caramel suitant jusque sur ses clavicules, Pierre titubait au milieu du cercle de rires.


Bel effort, tout de même.


4ème jour : Arènes PVP (Pleilleur Véhèsse Pleilleur)

Dans une arène fermée par une ficelle entourant une dizaine d'arbres siège un coffre rempli d'écrous. Par quelque don de prestidigitateur, les organisateurs sont parvenus à leur donner, aux yeux des participants, assez de valeur pour qu'ils s'en disputent la propriété lors de combats à mort.

Corbeau s'approcha du coffre en farfouillant dans ses poches. Il y laissa tomber une petite poignée de monnaie supplémentaire. Nos oreilles, aiguisées par l'avarice, décodèrent le tintement : 25 écus.


Ca représentait six repas. Ca allait chier.


"On entre deux par deux. Deux dans l'arène au début, les deux autres quand je dis top."


Sur les trois côtés équidistants de l'hexagone derrière lesquels se massaient les factions, deux scouts enjambaient la mince barrière, un foulard enfoncé dans l'arrière du pantalon. Non, pas enfoncé à ce point à l'arrière, espèce de dégoûtant.

Le principe est simple(comme toujours. On a déjà tellement de peine avec, les règles complexes, on peut oublier) si on vous prend votre foulard, vous êtes morts, vous n'insistez pas, vous desserrez les mâchoires afin de libérer le bras de votre adversaire et vous sortez de la zone, vil manant que vous êtes.

Tant que vous réussissez à le garder, par contre, vous vous gavez les poches de pièces et sortez en courant. Ou, si vous aimez prendre votre temps sans que les fauves vous agressent (ambiance Fort Boyard) vous pouvez zigouiller tout le monde (Usez avec prudence du terme "zigouiller" quand vous vous adressez à Loup-Garou qui a, disons, un peu de mal avec les métaphores) et vous servir une fois le calme ramené.


Il y eut plusieurs variantes de ces arènes, notamment une avec un seul bras et une aveugle(Très rigolotte) où les coéquipiers devaient hurler des indications à l'usage des joueurs. PHOTOS !


Un joueur pendant la variante aveugle, en train de chercher des pièces parmi les feuilles mortes. Pauvre âme.

Photos des factions avant la partie :


Les 1012 couz' colonialistes !

Les expansionnistes, qui ont une telle soif de grandeur qu'ils se montent les uns sur les autres pour gagner quelques centimètres.

Un t-shirt Vautour est dissimulé parmi les culs corps magnifiques de la faction royaliste, sauras-tu le trouver ?


Il va falloir beaucoup de ritaline, là.

Thibault contre Moret. Je m'interroge incroyablement sur qui va gagner.

Tout le monde contre tout le monde.



*

* *





Veillées

Quand le soir tombe sur le camp, que les lampes de poche, timidement, trouvent le chemin des mains et des fronts et que l'ombre des arbres rend le monde gris, il est temps pour les badges feu de transférer les braises du foyer de la cuisine jusqu'au coin veillée, afin de lancer le feu de veillée, de préférence grand (pour bien éclairer et réchauffer) mais pas trop (Histoire qu'on puisse être à moins de trois mètres sans se consumer).

En effet, comme on ne peut pas suivre Secret Story (Bon sang, quatrième édition déjà de cette misère intellectuelle, vous vous rendez compte ?) on est obligé de faire des chants, des jeux, des énigmes (le "c'est quelqu'un qui", j'ai pas trouvé, ce sera pour l'année prochaine). Mentionnons juste le "On ne va pas au ciel" qui, à l'origine, consistait à, simplement, faire des calembours, voire même pas, et qui, au sein de la troupe est devenu une grosse tribune à clash qui permettait de régler ses différents par voie orale (Non, je sais à quoi vous pensez, concentrez-vous, un peu)





5ème jour

En fait, je suis resté coincé aux toilettes avec mes notes du cinquième jour et pas de PQ. Donc bon. J'ai dû sacrifier le fruit de mon badge reporter pour mon confort.


Je serais donc bien en peine de vous dire ce qu'on a fait, ce cinquième jour.


6ème jour

Là, par contre, je serai intarrissable. Notamment parce que nous avons subi une injustice inqualifiable dans le déroulement du jeu. Tout commençait simplement, pourtant… *Jingle de Harpe, en mode "flashback"...*


Des postes, des cartes, des indices, Youpiyah ! Cherchons le trésor !

On creuse des trous en lisière de la forêt, là où le parchemin(j'abrège, parce que sinon on va s'ennuyer) indique que le coffre est enterré. On déterre des petits monticules dans l'espoir qu'un de ces terriers ait été creusé par nos CTs et non par les taupes qui ont parsemé la terre de fausses pistes. Derrière nous, le terrain de Gourdball (qui, finalement, n'accueillera pas de Gourdball) au bout duquel un talus s'accroche à la forêt, juste à côté de la voiture de nos chefs qui, assis dans le coffre, nous hurlent des ordres supplémentaires, agacés par notre manque de réussite ou amusés de nous voir courir dans tous les sens sous leurs instructions.

Avant que les expansionnistes n'arrivent, on avait éventré tous les trous. Sauf un.


On l'avait pas vu. Eux si. Ils donnent deux coups de pelle, attrapent la poignée ainsi dégagée avec une facilité déconcertante, presque préparée et hissent le coffre dont se déversent des flots de poussière. Puis ils repartent, en nous laissant sur le cul.


Des témoins affirment avoir vu des billets transiter de la poche d'Hervé à celle d'Epervier par le biais d'une poignée de main, quelques secondes avant l'exhumation du trésor. Je dis ça, je dis rien, hein.



*

* *


Aurélien a quitté, sans espoir de retour, le camp, la brigade et le reste de l'univers scout. C'est gentil de sa part d'avoir dit au revoir à tout le monde.


*

* *


Le sixième soir, c'était la veille du départ en week-end de patrouille, retour provisoire à la civilisation. Alex avait amené parmi la tonne de vivres qui lui permettaient de survivre, indépendamment du système des quêtes et des repas payants, des bracelets phosphorescents (Ou fluorescents ? Ah, en fait je m'en fous) qui nous permirent de donner à notre cuisine des airs de dancefloor improvisé pendant une rave party. Bien entendu, j'ai bondi pour m'emparer d'un rouge. On a ensuite mis au point, avec corneille, une chorégraphie tecktonik qui permettait de tracer un V vautour incandescent dans les airs et… Bref.


Les week-ends de patrouille mutaient gentiment en week-end de troupe, puisque les pumas s'étaient déjà greffés au projet Lynx, qui a été sabordé par le départ d'Aurélien. En plus, la pluie compromettaient nos envies de luge d'été et autres négociations avec la gravité, aussi nous nous réunîmes pour un projet commun…

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